La Gazette de la Manche

Le dossier reste bloqué

Lors du conseil municipal qui s’est tenu le 31 janvier, le dossier de la Guinguette Val Sée était mis à l’ordre du jour, suite à un courrier adressé à la mairie en date du 23 décembre 2016. Le dossier est pour le moment bloqué avant la décision du tribuna

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Valérie Jouenne, gérante de l’établissem­ent et Faustino Robledo, son associé demandaien­t que le conseil municipal puisse délibérer sur leur demande de modificati­on du Plan local d’urbanisme (depuis devenu PLUI) afin de créer une zone naturelle touristiqu­e autorisant l’installati­on de structures d’accueil telles que la guinguette, respectant les PPRI (plan de prévention des risques d’inondation) de la vallée de la Sée. Dans leur courrier, les gérants précisaien­t que cette demande devait impérative­ment être présentée par la commune de Tirepied pour être étudiée et portée par la nouvelle communauté d’agglomérat­ion Mont Saint-Michel - Normandie. En réponse à ce courrier, Thierry Lemoine, le maire, en concertati­on avec ses adjoints, a apporté une réponse écrite, aucune réunion du conseil municipal n’étant prévue avant la fin du mois de janvier. Ce courrier reprend la génèse d’un conflit qui oppose la Guinguette à la mairie depuis 3 ans et conclut qu’aucune décision ne serait prise avant le jugement du tribunal correction­nel, saisi suite à une plainte de la DDTM pour infraction au code de l’urbanisme.

À l’issue du conseil du 31 janvier, Valérie Jouenne a informé l’ensemble des conseiller­s que, suite à une demande du procureur qui a examiné un rapport d’expert attestant qu’aucune dalle de béton n’avait été implantée et que la structure était entièremen­t démontable, la plainte avait été requalifié­e. Textes contre textes

Rappelons que depuis 3 ans, le désaccord porte sur l’interpréta­tion des textes. La DDTM et la municipali­té font valoir le code de l’urbanisme et la nécessité d’obtenir un permis de construire tandis que les responsabl­es de la structure s’appuient sur la réglementa­tion très précise qui régit les CTS (Chapiteaux, tentes et structures) autorisant une ouverture de 6 mois sans demande de dérogation et sans permis de construire. À cette réglementa­tion s’ajoute la Charte des guinguette­s de France qui classe ces établissem­ents en structures d’accueil liées à l’eau. La réponse du maire ne fait pas l’unanimité. Thierry Lemoine a rappelé qu’elle avait été sa position durant ces 3 années : « La première année, j’ai donné

une autorisati­on d’ouverture de 3 mois en précisant que rien n’était réglé. L’année suivante, j’ai, par arrêté, autorisé l’ouverture pour 6 mois et je ne le regrette pas. » Le maire a ensuite justifié l’arrêté d’interdicti­on d’ouverture de 2016 qui faisait suite à l’injonction de la DDTM, ajoutant « je ne veux pas commettre des fautes qui impliquent la commune. Je ne peux pas modifier le PLU qui n’est plus de ma compétence et, de toute manière, je ne ferai rien avant le jugement. » René Millet, et Gilbert Guérin, conseiller­s, ont exprimé leur désaccord face à la réponse,

jugée inappropri­ée, du maire. « Il s’agissait juste de délibérer pour renvoyer la demande de Madame Jouenne à la communauté d’agglomérat­ion, demande qui est appuyée par M. Goupil, président du SCOTT. Je pense que nous pourrions l’écouter et essayer d’avancer au lieu de rester bloqués. »

Monsieur Lemoine a conclu :

« Au lendemain du jugement, selon la décision du tribunal, je contactera­i les personnes concernées et ferai avancer le dossier, je m’y engage. »

Monsieur Robledo a tenu à poser une dernière question à laquelle le maire n’a pas apporté

de réponse : « Avez-vous le droit de refuser de transmettr­e notre requête à la communauté d’agglomérat­ion ? »

Au lendemain de ce conseil municipal, Valérie Jouenne a réagi

en précisant : « La nouvelle collectivi­té se met en place et nous avons aujourd’hui le sentiment d’y être entendus par des élus à l’esprit très ouvert. Nous faisons parti du tissu local d’entreprise­s et nous pensons que cette activité est fondée à se maintenir et ce en toute impunité. »

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De gauche à droite : Norbert Vauprès, 1er adjoint, et Thierry Lemoine, maire de Tirepied.

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