Top départ de la vidange
La vidange de la retenue d’eau de Vezins démarre. Des travaux titanesques vont s’échelonner jusqu’à l’automne 2018. Avec, en ligne de mire, le sort du barrage.
Les machines et les cabanes de chantiers sont arrivées autour du lac de Vezins. Avec quelque peu de retard, les travaux de vidange de la retenue vont démarrer. Le marché a été attribué à plusieurs entreprises dont Vinci pour le curage du lit de la Sélune. Le but de cette vidange ? Permettre la mise en place d’une revue de sûreté du barrage de Vezins.
Bloquer les sédiments contaminés
C’est cette revue qui sera ensuite décisive quant à l’avenir de l’ouvrage et qui déterminera les coûts nécessaires à sa réparation. Deux solutions sont envisagées et la décision ne devrait pas tomber avant fin 2018 : soit l’arasement qui permettrait également de rétablir une continuité écologique, soit le maintien du barrage, avec le maintien d’une production
d’électricité.
Des cabanes de chantiers ont été installés près de la retenue. Le Pont des Biards, qui traverse le cours d’eau, est fermé depuis lundi 20 mars et jusqu’à fin mai. Le tout début des travaux porte son attention sur l’Yvrande. Au coeur des préoccupations, les sédiments de cette rivière « dont la contamination aux métaux lourds
est avérée » , selon les services de l’État qui gèrent le chantier. Le but étant d’éviter de reproduire des impacts négatifs sur le milieu naturel comme lors de la vidange de 1993.
Des casiers sous eau seront réalisés avec des gabions (murs artificiels). Les sédiments pollués seront ensuite recouverts par trois mètres de sédiments sains.
Une manoeuvre qui nécessitera la dérivation vers la droite du lit de cette rivière, qui démarrera en avril. Le dragage et le curage débuteront ensuite en queue de retenue dès juin, alors que le plan d’eau aura été abaissé de deux mètres, passant de la cote 58 à 56. L’abaissement de cette cote sera progressif jusqu’en octobre, passant à 52 mètres.
« Un point d’interrogation »
La vidange jusqu’à l’assec de la retenue sera quant à elle réalisée d’avril à août 2018. Restera ensuite à déterminer le sort du barrage. Et s’il est maintenu, il faudra ensuite trouver un repreneur pour
la gestion de l’ouvrage producteur d’électricité, aujourd’hui géré par EDF. « C’est un gros point
d’interrogation » , souligne Gilles Berrée, responsable de la mission Barrages de la Sélune.
En février, le député Guénhaël Huet avait informé l’association des Amis du barrage que la société Valorem continuait son travail avec le ministère de l’environnement pour une éventuelle reprise. L’entreprise est spécialisée dans les énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité.