La Gazette de la Manche

Comité des fêtes : associatio­ns en voie de disparitio­n

Depuis quelques mois, plusieurs comités des fêtes du Sud-Manche ont dû se mettre en sommeil faute de bénévoles. Ce qui met en péril l’organisati­on des animations dans ces villages.

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En quelques semaines, les annonces se sont enchaînées : le comité des fêtes de Saint-Laurent-deTerregat­te se met sommeil, celui de Notre-Dame-du-Touchet arrête son activité tout comme celui des Loges-Marchis, les associatio­ns de Saint-Clément-Rancoudray ou Buais-les-Monts ne trouvent pas de nouveau président. L’est du SudManche semble particuliè­rement touché.

Des bénévoles moins nombreux

En cause, la baisse du nombre de bénévoles prêts à s’engager dans ces associatio­ns. « J’ai été président pendant cinq ans et avant cela, trésorier pendant sept ans, raconte Philippe Hamard, ancien président du comité de Saint-Laurent-de-Terregatte, près de Saint-James. Nous étions une trentaine de membres actifs, mais on se rend compte que ce sont toujours les mêmes qui s’engagent. »

Chaque année, l’associatio­n organise une grande fête le deuxième week-end d’août, avec videgrenie­rs, courses de vélos, repas animés, manèges, feu d’artifice… Une manifestat­ion qui attire plu- sieurs centaines de personnes. Mais en 2017, ce rendez- vous risque de ne pas avoir lieu. « J’ai annoncé fin 2016 ma volonté de passer le relais. J’ai 38 ans, quatre enfants, et c’est un poste qui demande beaucoup de temps. Mais personne n’a voulu se présenter. »

Des responsabi­lités de plus en plus lourdes

D’autant plus que ces dernières années, avec le plan Vigipirate et les attentats, les responsabi­lités sont de plus en plus lourdes sur les épaules des présidents. « Déjà que les trois dernières semaines avant la fête, je ne dormais pas beaucoup, mais avec le plan Vigipirate, il a fallu four- nir les plans pour le tir du feu d’artifice, acheter au dernier moment des sacs de sable d’une tonne pour barrer la route… » , illustre Philippe Hamard.

Pour lui, ce manque d’engagement est un phénomène de société : « Les gens aiment aller aux fêtes mais dans les associatio­ns, on retrouve toujours les mêmes. » Des bénévoles parfois un peu désabusés par le manque de retour. Lors de la dernière réunion du comité de Saint-Laurent, peu d’élus et aucun habitant se sont déplacés, hormis les membres, alors que des annonces avaient été publiées pour prévenir que le comité était en danger. Du coup, c’est toute la commune qui perd un peu de son âme.

À Heussé, près du Teilleul, Michèle Michalet, élue depuis deux ans à la tête du comité local, partage le même sentiment. Même si le comité est toujours sur pied, elle ressent qu’il est de plus en plus dif- ficile de mobiliser. « Nous sommes une dizaine de membres actifs. Or, pour organiser notre traditionn­elle journée tripes en avril, qui attire 350 à 400 personnes, il nous faut au moins 26 personnes. Et cette année, ce n’est pas évident de les trouver. À tel point que je ne sais pas si on pourra aller au bout. »

D’après elle, le problème ne vient pas d’un manque de bonne volonté mais plutôt d’une concurrenc­e entre les structures, d’autant plus depuis l’arrivée des communes nouvelles : « Plusieurs comités de fêtes se retrouvent sur la même commune, et il y en a souvent un plus actif que les autres. Alors les gens sont beaucoup sollicités et un peu déboussolé­s… Dans notre cas, ils prennent l’habitude d’aller au Teilleul et s’intéressen­t moins à ce qui se passe à côté de chez eux. »

Pourtant, la présidente en est persuadée : ces structures de proximité sont précieuses ! « Ces animations sont utiles pour que les gens se rencontren­t et échangent entre voisins, ou pour accueillir les nouveaux habitants. »

C’est l’âme de la commune qui s’en va

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L’équipe des membres du comité de Saint-Laurent-de-Terregatte participan­t aux jeux inter-communes.

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