Des achats avec le chéquier d’un tiers

Chaulieu. Un couple de 45 et 47 ans, demeurant Chaulieu, et leur belle-fille de 35 ans, demeurant Falaise, ont comparu au tribunal correctionnel de Coutances, le 8 mars 2017 pour abus de faiblesse et escroquerie.

Les faits ont eu lieu de juin à novembre 2015, lorsque la victime, déficient mental, est hébergée au domicile du couple. C’est la bellefille, ancien auto-entrepreneur, qui a l’idée d’éditer un faux contrat de travail pour la victime. Elle peut ainsi ouvrir un compte bancaire pour lui. Ce compte ouvert, les « hôtes » du titulaire écument les magasins avec le chéquier pour leurs achats personnels. Ils se font accompagner de la victime qui signe du 27 juin au 3 juillet 2015, des chèques dont il ne tirera aucun bénéfice. L’enquête démontre que la belle-fille, l’instigatrice, en tirera profit à hauteur de 6 000 €, alors que le couple de Chaulieu, lui, en profitera pour 4 000 euros.

Interrogé par la juge sur l’ouverture du compte, l’homme de 45 ans déclare : « Je savais que ce n’était pas trop légal ». Sa compagne admet : « Ce chéquier nous a profité, à nous et à la belle-fille de mon compagnon. Je savais que c’était pas bien » .

L’avocat de la partie civile décrit une victime « trimballée » dans chaque boutique. Le ministère public évoque la contrainte permanente d’une victime handica- pée mentale, qui a même tenté de s’enfuir. Il requiert des peines de prison avec sursis avec mise à l’épreuve pour les trois auteurs. Le tribunal condamne l’instigatrice des faits de 35 ans à huit mois de détention avec sursis et mise à l’épreuve, alors que le couple de Chaulieu écope de quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pour chacun de ses membres. La partie civile doit être indemnisée de 3 006 euros, tous préjudices confondus.