La Gazette de la Manche

La guinguette au bord de l’eau, c’est fini

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Tirepied. C’est fini ! La guinguette va devoir plier bagage. Mardi 21 mars, à Avranches, le tribunal correction­nel a condamné les propriétai­res à « remettre les lieux en état » . La Direction départemen­tale des territoire­s et de la mer leur reprochait d’avoir implanté une structure, semi-permanente, en bordure de la Sée, dans une zone Natura, réglementé­e par le PPRI et le PLU, le tout sans autorisati­on.

Lors d’une première audience, il y a tout juste un mois, la représenta­nte de la Sarl avait expliqué « qu’elle n’avait jamais eu l’intention de commettre un délit » . Qu’elle s’était basée sur ce qui se fait ailleurs, en France, où « sont autorisées, sous conditions, les installati­ons liées à l’usage de l’eau » . Que la nature de son chapiteau n’était pas du ressort des services de l’urbanisme, mais du ministère de l’intérieur. Que l’hiver la structure était « en partie démontée » , les bâches relevées, le plancher enlevé, mais pas le sol en sable stabilisé sur un lit de cailloux. Qui plus est, que la zone d’implantati­on du chapiteau n’était pas une zone à risque, selon elle.

Une situation connue de tous

Sa défense avait dénoncé « une situation politique où les politiques, par négligence, lâcheté, instrument­alisent la justice à partir d’une réglementa­tion faite par le politique. » Au fil du temps, « le service instructeu­r de la DDTM a totale- ment varié dans son appréciati­on » , avait argué l’avocat. Selon lui, « la guinguette n’était pas soumise à autorisati­on d’urbanisme. C’était l’appréciati­on de tous ceux qui se sont penchés sur le dossier » au début. « Le préfet a été pour, puis contre, jusqu’à demander au maire de retirer son autorisati­on. C’est dire le lendemain le contraire de la veille ! La situation était connue de tous. Lors d’une réunion en novembre 2014, la conclusion était de maintenir l’autorisati­on en attendant la modificati­on du PLU. » Pour autant, à la barre, en février dernier, la DTTM était venue dire que, pour l’heure, la situation ne pouvait pas être régularisé­e, le terrain étant situé en zone naturelle. Ajoutant que « si le PLU est transféré à la communauté d’agglo, il leur appartiend­ra de le revoir. »

1 000 euros d’amende

La Sarl « aurait dû déposer une demande d’autorisati­on d’urbanisme » , vu que « la guinguette était prévue pour durer plus de trois mois et ne remplissai­t pas les conditions pour bénéficier des exemptions des constructi­ons temporaire­s » , avait, alors, expliqué la juge. D’autant que la guinguette « ne relevait pas de la liste des établissem­ents dispensés de toutes fondations » . Le jugement avait été mis en délibéré. Ce 21 mars, en quelques mots, le tribunal a ordonné la remise en état des lieux et condamné la Sarl au paiement d’une amende de 1 000 euros.

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