Les élus définissent ce qu’ils veulent
Après avoir fait la démonstration aux services de l’Etat que les outils de protection du Mont Saint-Michel n’étaient pas les bons, les élus des 115 communes concernées planchent sur leurs contre-propositions.
C’est en décembre 2014 que les élus de la baie du Mont-SaintMichel ont dit « non » aux mesures envisagées par l’Etat pour offrir à l’Unesco les garanties de protection pour le Mont Saint-Michel. Ségolène Royal, ministre de l’écologie en visite sur le territoire, a entendu leur refus catégorique de ce qu’ils estimaient être « une mise sous cloche » de la Merveille.
Les élus s’organisent
Dès lors, les élus ont annoncé ne pas être contre la protection, mais vouloir décider eux-mêmes des mesures réglementaires qui s’appliqueraient. Le Scot, schéma de cohérence et d’organisation territoriale, a pris les choses en main. Il a travaillé de concert avec ses homologues de la baie de Saint-Malo et du Pays de Fougères, concernés eux aussi par les mesures de protection. Une structure interdépartementale est née.
Le 17 mars, des assises étaient organisées pour démarrer l’écriture de ce plan de gestion. Les maires des 115 concernées y étaient invités, les services de l’Etat, un expert de l’Unesco et des invités, rapporteurs de projets similaires : en Champagne, à Chambord et pour la grotte Chauvet. Près de 140 personnes étaient réunies à Saint-Martin-des-Champs, près d’Avranches.
L’Unesco n’a pas de règles
« L’Unesco est un label sans régime juridique, explique Denis Grandjean, vice- président de l’Association des biens français inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Le droit qui s’applique est celui du pays. Mais l’Unesco demande un plan de gestion : comment on gère l’édifice dans son environnement. Le Mont a été inscrit en 1979, le plan de gestion n’a jamais été écrit » .
Sur base des expériences échangées, ce plan de gestion s’écrira au travers de quatre règles : définir les résultats attendus, les ressources, le rythme et qui sera responsable.
Le vice-président de la Fédération nationale des Scot a souligné « le travail exceptionnel des élus » qui ont réussi à faire changer la loi, et à faire des contrepropositions à l’Etat pour garder la main sur le devenir de leur territoire.
« Les moutons sont l’histoire de la baie, c’est notre histoire et il n’est pas question qu’on nous les retire » , concluait Erick Goupil qui entend bien travailler en bonne intelligence avec les sous-préfets et préfet, qui les accompagnent dans l’écriture de ce plan de gestion.