Comment lutter contre le frelon asiatique ?
Samedi après-midi, les habitants de la commune sont venus nombreux s’informer sur les moyens de lutter contre le frelon asiatique.
Une centaine de personnes a répondu à l’initiative de la municipalité qui avait invité Denis Jaffré, l’apiculteur breton parti en croisade contre le frelon asiatique. La commune a comptabilisé 13 nids l’an dernier a rappelé MarieChristine Daillencourt, maire. C’est devant un public en attente d’une solution que Denis Jaffré, apiculteur dans le Finistère est venu exposer sa méthode de bac de capture.
Après une très longue information pour apprendre à reconnaître, comprendre le fonctionnement, les éléments de dangerosité du frelon asiatique et une revue des moyens de lutte déjà utilisés, le conférencier a présenté son dispositif de régulation actif, préventif et sélectif. Il a fallu que le frelon Vespa Velutina arrive en Bretagne en 2008 pour que l’apiculteur se consacre à l’observation et à l’étude de cet indésirable ramené par accident en France en 2004 dans le Lot et Garonne : « en 2015, il couvrait les 9/10 èmes du territoire français ! 12 années d’inertie qui ont montré la puissance de cette espèce exotique envahissante (EEE). Un nid non détruit voit 5 à 10 nouveaux nids l’année suivante, si le nid est détruit trop tard, cela n’a aucun impact sur la prolifération » .
L’apiculteur multiplie les conférences pour informer le public et convaincre les responsables de collectivités de la nécessité de la lutte pour réduire les accidents parfois mortels et aussi limiter la pression de prélèvement sur les insectes et les abeilles. Le frelon asiatique n’ayant pas de prédateurs, il veut organiser une lutte préventive « Dans la pratique, l’idée est de rendre routinière, la mise en place d’un appât (bac de capture, le BDC) d’une grande attractivité pour permettre la capture des reines à la sortie de l’hiver, pour éviter l’installation des nids à de grandes distances à la ronde. La contribution des collectivités réside simplement à organiser et à suivre une cartographie précise des dispositifs de capture sur leur territoire pour ne plus avoir de dépenses induites par la destruction des nids, en effet, cette lutte curative n’a aucun effet sur la prolifération » . Si la colonie de frelons asiatiques peut se révéler très agressive lorsque le nid est bousculé par mégarde, « les reines au printemps sont faciles à capturer » a démontré vidéos à l’appui le spécialiste : « la boulimie glucidique des reines de Vespa Vélutina, leur exceptionnelle capacité de détection, leur grande vulnérabilité et leur absence d’agressivité à cette période représentent leur « talon d’Achille » . C’est une expérimentation en Finistère sur un site où sont présentes de nombreuses ruches qui a permis leur parfaite protection sans aucun frelon dans cet environnement » a confirmé Denis Jaffré qui a créé l’AAAFA (Association Action Anti Frelon Asiatique).