La Gazette de la Manche

Il vole les vielles personnes la nuit

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A Saint-James et Précey. En juin et août 2016, Yann Goulaouic a volé plusieurs véhicules. Il n’en est pas à ses débuts. A 22 ans, il a déjà été condamné trois fois pour vol. Aussi pour dégradatio­ns, escroqueri­e, contrefaço­n, conduite sans permis. A Avranches mardi 21 mars, il était au tribunal, deux de ses victimes aussi.

Un scénario bien rodé

L’une d’entre elle, un M. de 90 ans a été réveillé en pleine nuit par un bruit. Celui qu’a fait le prévenu en pénétrant chez lui par une vitre cassée. Yann s’est alors enfui en prenant soin de voler les clefs. Il revient plus tard, cette fois pour le véhicule. Une Citroën qu’il pousse hors du garage avant de mettre le contact. Il s’en est servi, dit-il, pour aller travailler. Il cache la voiture dans une carrière. Quand il veut la récupérer, elle n’est plus là. Le vol avait été découvert entre-temps. Il recommence le même scénario, ou à peu près, en entrant dans un cabanon. Les clefs sont sur la voiture, une autre Citroën. Il sort en silence en la poussant dans la rue puis va faire « trois petits tours à Saint-James » avec, avant de la laisser sur place. Et ce n’est pas tout.

Il vole pour un ami

Le 13 août, il pénètre à nouveau de nuit, dans une habitation pour y prendre le scooter et le casque qui va avec. « C’était pas pour moi. J’ai rien gardé. C’était pour un ami » , se défend- il. Le scooter est désossé. Le cadre coupé. Les morceaux jetés dans une carrière. Il a aussi volé des outils. « Pourquoi ? » « Pour mon usage personnel. » « Vous êtes bricoleur ? » lui demande la juge. « Sur mon scoot » , répond Yann. « Avec des pièces volées ? Quand vous n’avez pas l’objet, vous vous servez dans les habitation­s » . Qui plus est, « vous connaissie­z les victimes ! » « Non » répond le prévenu sans se départir de son aplomb. Difficile à croire vu que « il habite à 150 mètres de chez moi » intervient l’une des victimes. « Vous vous êtes mis deux minutes à la place des gens ? » lui demande alors la magistrate. « Oui » répond Yann, « ça m’est arrivé de me faire voler » . « Vous avez porté plainte ? » « Non » « Parce que c’était volé ? » « Non, parce que les gendarmes m’ont dit « un voleur qui se fait voler… »

L’avenir en prison

Le procureur imagine le pire. « J’ai quelques inquiétude­s quant à l’avenir de M. Goulaouic et à ses relations de voisinage » . D’autant que « les solidarité­s de voisinage peuvent donner lieu à des réactions excessives. Il y a la sacralité du lieu d’habitation. Il s’expose à des risques. Qu’il renonce à une carrière de voleur, il n’a aucun talent. Au-delà du mal qu’il cause, l’avenir d’un voleur, c’est la prison ! » . A l’air imperturba­ble du prévenu, pas sûr qu’il ait compris la leçon du Ministère public. Il est condamné à deux mois ferme. Il devra verser 1 272 € au total à ses victimes pour les indemnisés de leurs préjudices moral et matériel.

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