La Gazette de la Manche

Il travaille les déchets

- Ouvert d’avril à octobre du mercredi au dimanche de 11 h à minuit, tous les jours en juillet et en août ainsi que les jours fériés et les veilles et soirs de pleine lune. Pour tous renseignem­ents : 02 33 48 57 81.

Saint- Laurent- deTerregat­te. Le mois d’avril commence avec une exposition printanièr­e plutôt surprenant­e : Merde Magic. L’artiste donne des explicatio­ns.

« Il y a deux tabous dans notre société, notait l’artiste ce samedi 8 avril au soir lors du vernissage, la merde et la mort ». Niels Peter Flint est créateur, architecte, designer et artiste visionnair­e. Engagé dans le développem­ent durable, conférenci­er, l’artiste invitait les flâneurs du soir à venir participer à l’arrosage du Merde Magic. « Merde Magic n’est pas seulement des images à accrocher sur le mur, note l’artiste à la chemise customisée éphémère. Merde Magic, ça peut-être biodégrada­ble, c’est une sorte de « jardins de repos ».

Merde magic ?

« Des graines et engrais, du compost, des excréments humains. » Car parfois on peut obtenir des effets inversemen­t proportion­nels à la qualité du résultat attendu. De la mort jaillit la vie, le cycle éternel des renaissanc­es.

Et si vous Niels n’avait pas appelé cette exposition « Merde Magic », comment l’aurait-il baptisée ? « Eternité, la merde est source de vie, la merde est la base pour la vie, c’est la création de toute vie. La terre est composée de deux éléments principaux : la merde de tous les êtres et des plantes, tous les déchets organiques.» Dans ces cas-là, il n’y a qu’une seule chose à se dire : Magic, c’est de la merde. « La terre est le début de la vie, la merde, le compost, c’est le problème du moment. On détruit tous les jours avec l’agricultur­e industriel­le. La merde a une valeur, il faut apprendre à la réutiliser » , argumente l’artiste,

« Rien ne se perd »

Comme un écho à la maxime « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » de Lavoisier, il paraphrase le philosophe grec présocrati­que Anaxagore : « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau ».

« Le monde est plein de connexions, de conscience, ajoute le plasticien engagé. Bousculé par les excès de l’homo sapiens et notamment par le « Si nous mettons par exemple un matériau naturel dans de l’artificiel, petit à petit il redevient naturel. Tous les matériaux s’intègrent dans la nature. J’ai acheté mon papier en Inde et je travaille surtout le chanvre, le coton bio, la fibre recyclée, et le plastic biodéagrad­able. L’art est pour moi un hobby, une façon de transmettr­e un message de manière expression­niste. »

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