Les traversées resteront très encadrées
Le Mont-Saint-Michel. Les traversées de la baie du MontSaint-Michel ne peuvent pas être assurées par n’importe qui. C’est en résumé la décision rendue par le tribunal administratif de Caen, qui a rejeté le recours déposé par un guide accompagnateur manchois.
Gilbert Lematayer contestait l’obligation qui lui est faite par le préfet de la Manche de détenir une attestation de compétences afin de pouvoir proposer au grand public des traversées rémunérées de la baie. Il demandait notamment à la justice d’annuler l’arrêté pris en juin 2015 qui encadre la profession.
Dans son délibéré, le tribunal a rejeté la demande du guide. Sables mouvants, déversement du Couesnon, vitesse élevée des marées, amplitude de marnage : la baie du Mont-Saint-Michel « présente une dangerosité naturelle » », a souligné le tribunal. Il est donc légitime que le préfet encadre strictement la pratique.
Dans ses conclusions, le rapporteur public avait lui rappelé que, tous les ans, plus de 100 000 touristes ont recours aux services d’un guide pour découvrir le site naturel. Surtout, les accidents y sont fréquents. Certains promeneurs y ont laissé la vie.
Guide au Mont-Saint-Michel depuis 17 ans, Gilbert Lematayer n’a pas obtenu l’attestation, délivrée par la commission d’évaluation des risques de la traversée de la baie. Le Normand dénonçait l’illégalité de cette décision. Seulement, les juges ont rappelé que le préfet, du fait « de ses pouvoirs de police » , est autorisé à réglementer, voire à interdire une pratique commerciale « dès lors qu’elle porte atteinte à la sécurité du public » .
D’abord facultative, l’attestation de compétences est devenue obligatoire en juin 2015. Son obtention est très encadrée. La formation spécifique « guide accompagnateur attesté de la baie du Mont-Saint-Michel » , comprend une partie théorique et une partie pratique, afin de s’assurer que les guides connaissent parfaitement le site, et qu’ils maîtrisent les risques liés à la baie.
Actuellement, neuf des onze guides qui encadrent des traversées profitent de dérogations, en attendant de suivre leur formation et d’obtenir leur attestation de compétence.