Coups de vent et de colère des riverains
Les riverains du centre d’enfouissement ne s’habituent pas aux odeurs, aux oiseaux, aux bruits… A la Mancellière, le long de l’Oir, entre Le Mesnil-Boeufs et Isigny, les récents coups de vent ont réveillé la colère.
Ce printemps, de forts coups de vent ont propulsé des plastiques aux environs, déversant brisures de matériaux et déchets légers sur la ferme voisine. Difficile de comprendre pourquoi on ne fait rien ou si peu face aux nuisances avérées s’insurge l’agriculteur victime des envols tandis que le centre d’enfouissement Suez RV Normandie a été rappelé à l’ordre par une mise en demeure pour non-respect de l’arrêté préfectoral confirme le maire d’Isigny.
Un riverain excédé et inquiet
« Il y a eu en janvier, février et en mars des envols importants de plastiques divers. Tout le monde s’accorde sur ces faits : l’exploitant du site, l’administration… mais aujourd’hui rien n’est résolu » , témoigne l’agriculteur qui crie son ras-le-bol devant tant d’inertie. « Le printemps est là, les céréales prennent de la hauteur, l’herbe pousse à toute vitesse actuellement et vient dissimuler les pollutions de plastiques disséminés un peu partout. Ils sont gênants pour les herbivores qui pâturent et aussi pour les récoltes à venir. On n’est pas là pour recevoir et ramasser les déchets de la décharge » , s’insurge-t-il, inquiet également des possibles conséquences sanitaires. « J’ai d’abord signalé tout cela à l’exploitant, averti le maire et par la suite multiplié les démarches près de la DREAL. Le préfet a demandé à l’exploitant de mettre un système de captage des envols plus efficace et résistant » .
Des précautions non respectées
L’Association de Sauvegarde du Pays d’Isigny-le-Buat (ASPIB) avait dès janvier alerté les responsables du centre sur ce problème d’envols. Jean Gontier, son président souligne le relâchement du centre d’enfouissement. « Après quelque temps de relative amélioration dans la gestion des envols, SNN est retombée cet hiver dans ses premières erreurs en ne prenant plus les précautions élémentaires, en augmentant les surfaces ouvertes, en ne constituant plus de merlons pour éviter l’exposition des flancs de déchets au vent et en oubliant même les filets anti-envols.. » .
Aujourd’hui le centre a remis en place des filets pour limiter les envols mais il reste toujours de nombreux plastiques dans la nature. « Quand les collectivités passent des marchés pour les ordures, toutes les propositions des industriels du déchet insistent sur le côté environnemental et le respect des règles. Mais ce n’est pas ça que nous vivons au quotidien ! «