La Gazette de la Manche

L’agresseur du kebab est interné

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Mortain. Un homme de 29 ans était jugé au tribunal correction­nel de Coutances, vendredi 5 mai 2017, pour l’agression du patron du kebab.

Il est 6 h le 18 mars 2017, lorsque le feu prend au niveau de la roue arrière droite du véhicule d’un gérant de kebab du centre-ville de Mortain. Les gendarmes découvrent le prévenu à proximité du véhicule. Il explique aller chercher des croissants. Plus tard dans la matinée, le restaurate­ur constate des dégradatio­ns sur la porte de son commerce. Il pense au prévenu avec qui il est en conflit depuis quelque temps.

Deuxième altercatio­n le lendemain

Le lendemain 19 mars, dans ce même établissem­ent, un client appelle la gendarmeri­e pour une altercatio­n entre le gérant et le même homme. Le patron sort ce client qui lui réclame une bière gratuite. Ce dernier le gaze sur le trottoir avec une bombe lacrymogèn­e. Le 23 mars, c’est à une seconde victime que le prévenu s’en prend par SMS, en écrivant : « Je vais brûler ta voiture car tu m’en as vendu une qui a brûlé.

Placé en garde à vue, le médecin ordonne son hospitalis­ation pour incompatib­ilité médicale avec la mesure de détention.

En audience, il reconnaît la plupart des faits, mis à part l’incendie de la voiture et met en évidence son conflit avec le commerçant.

Discerneme­nt aboli

Il déclare au juge. « Je voulais qu’il me paye une bière, car il me faisait manger de la m… » Il voyait des vers dans sa nourriture, de même que dans son café lors d’un autre épisode psychotiqu­e avec un cafetier de Mortain. Le juge révèle que le psychiatre mandaté conclut à un discerneme­nt aboli au moment des faits et à un état de schizophré­nie.

Le ministère public considère que c’est « sa réalité schizophré­nique » qui le guide. Il requiert son hospitalis­ation psychiatri­que.

Le tribunal reconnaît le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés mais également son irresponsa­bilité pénale au moment des faits, attestée par le psychiatre. Il ordonne son hospitalis­ation d’office au centre psychiatri­que de Pontorson qui sera validée par un arrêté du préfet. Il condamne de plus le prévenu à une interdicti­on d’entrer en contact avec ses victimes et une interdicti­on de détention d’arme pendant cinq ans. Sa responsabi­lité civile est néanmoins retenue et le gérant du commerce, partie civile, devra être dédommagé à hauteur de 847 euros de préjudice matériel et 800 euros de préjudice moral. Le prévenu est également condamné aux dépens du procès à hauteur de 800 euros.

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