L’argent privé sauve l’abbaye
En plus d’un nouvel éclat, le cloître de l’abbaye du Mont Saint-Michel va retrouver sa verdure originelle à l’horizon 2018.
Présenté comme une évocation du « jardin d’Eden » , il manquait inévitablement au cloître un coin de verdure. Ce sera chose faite en 2018 après le lancement d’une consultation afin de désigner un architecte paysagiste. Une proposition de jardin devrait se dégager dans les semaines qui viennent.
Les 260 m2 de l’aire du cloître n’ont pas toujours été un jardin et ont notamment servi de lieu de promenade aux détenus lors de la période pénitentiaire (fin XIIIe au XIXe siècle).
Le Mont et l’eau
Mais plus que la verdure, bien d’autres soucis se posent aux architectes en charge des travaux, notamment avec la gestion de l’eau. « Un sujet passionnant » , souligne François Jeanneau, l’architecte en chef des monuments historiques. « L’eau des jardins était évacuée par les gargouilles et l’eau des toits servait en cas d’incendie mais aussi pour la cérémonie hebdomadaire du lavement des pieds, pratiquée par les moines » .
Aujourd’hui, cette eau pose le souci de l’étanchéité, comme peuvent en témoigner les traces dans la salle voûtée des chevaliers, sous le cloître. Une membrane drainante sera installée avec un nouveau réseau périphérique de captation des eaux.
Le niveau du sol revu
Autres trouvailles lors des fouilles archéologiques, le niveau original du dallage des galeries du cloître. « Le niveau d’origine était très modeste, avec des pierres brutes posées les unes à côté des autres » . Ce niveau sera en partie retrouvé puisque la dalle de la promenade sera abaissée de 17 centimètres, permettant ainsi de retrouver la fonction des bancs tout le long des galeries mais aussi l’élancement des colonnades, elles aussi restaurées.