La Gazette de la Manche

Albert Bouvet, une figure du vélo s’est éteinte

Originaire de Mellé et Saint-Georges-de-Reintembau­lt, l’ancien coureur cycliste profession­nel et directeur-adjoint du Tour de France, Albert Bouvet, est mort à 87 ans.

- Benoît FOUQUE

Une grande figure du cyclisme du pays de Fougères, mais aussi de France, vient de disparaîtr­e. Albert Bouvet s’est éteint, samedi 20 mai en région parisienne, à l’âge de 87 ans. « Triste journée, l’une des rencontres les plus importante­s de ma vie nous a quittés » a tweeté Daniel Mangeas, ancien speaker du Tour de France. « Albert Bouvet était à l’image du Pays de Louvigné, décrit Louis Pautrel, maire de Le Ferré. Travailleu­r, pugnace, jamais battu, il trouvait toujours les moyens pour atteindre ses objectifs, valoriser son pays natal avec conviction et persévéran­ce. Albert Bouvet avait accepté que le complexe sportif de Saint-Georges-de-Reintembau­lt porte son nom en février 2010 » .

« J’ai beaucoup appris à ses côtés »

Né à Mellé en 1930, Albert Bouvet avait tout d’abord été apprenti-sabotier en 1945, puis tailleur de pierre en 1948 à SaintGeorg­es-de-Reintembau­lt. C’est à cette époque qu’il a découvert le cyclisme et a signé sa première licence en 1947 au cyclo-club fougerais. Son coup de pédale a rapidement été remarqué et, en 1954, il est devenu coureur profession­nel chez Mercier.

Sa plus grande victoire sur route, il l’a décrochée en 1956 en remportant Paris - Tours. Il disputa également six Tours de France et se distingua sur des épreuves de piste. Il fut sacré cinq fois champion de France de poursuite entre 1958 et 1963, mais aussi deux fois vice-champion du monde en 1957 et 1959 et détenteur de plusieurs

records.

Georges Groussard, autre grand nom du cyclisme fougerais, évoque avec tendresse son collègue de guidon. « C’était un grand ami, un gars sympa avec qui je me suis toujours bien entendu, témoigne le maillot

jaune du Tour 1964. On s’entraînait souvent ensemble quand on était profession­nels et on a fait pas mal de courses ensemble, notamment le Tour de France (en 1961 et 1962, NDLR). Albert était un bon équipier, notamment de Bobet et Poulidor, mais aussi un grand pistard. Au début de ma carrière profession­nelle, j’ai quelques fois fait équipe avec Albert dans les Américaine­s sur vélodrome et on en a gagnées. J’ai beaucoup appris à ses côtés dans ce genre de courses »

36 Tours de France

Après sa carrière sur le vélo, Albert Bouvet devint journalist­e au Parisien Libéré en 1964. Trois ans plus tard, il intégra le service des organisati­ons du Tour de France pour s’occuper de Paris - Roubaix, dont les secteurs pavés disparaiss­aient.

Albert Bouvet est ensuite devenu directeur-adjoint de la GrandeBouc­le. Juché à l’arrière de la moto de tête, il a été jusqu’en 1989 aux premières loges pour suivre les duels de champions. « J’ai fait trente-six Tours de France, dont six à vélo et vingt-cinq à moto » rappelait-il encore en 2015.

Une fois la « page vélo » tournée à la fin des années 1990, celui qu’on surnommait le « Bouledogue de Fougères » partagea sa vie entre son domicile en région parisienne et sa maison à SaintGeorg­es-de-Reintembau­lt. Sa passion pour la petite reine était restée intacte et il racontait, jusque dans les moindres détails, ses courses, ses victoires ou les champions qu’il avait côtoyés.

Les obsèques d’Albert Bouvet auront lieu ce vendredi 26 mai à 10h30 en l’église de SaintGeorg­es-de-Reintembau­lt.

 ??  ?? Albert Bouvet, ici en 2015 quelques jours avant l’étape du Tour de France Livarot - Fougères (archives).
Albert Bouvet, ici en 2015 quelques jours avant l’étape du Tour de France Livarot - Fougères (archives).

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