Le mécénat au coeur de la restauration du cloître
Les logos d’entreprises ou de fondations s’affichent çà et là dans l’abbaye du Mont Saint-Michel. C’est la première fois que des mécènes interviennent pour ce type de travaux.
Une délégation de journalistes parisiens et étrangers mais aussi de blogueurs influents sur la toile a déboulé au Mont-Saint-Michel, jeudi 18 mai, pour une visite particulière de l’abbaye. Il faut dire que l’atmosphère n’est pas au silence dans ce lieu monastique, jusqu’à mi-novembre, où le marteau-piqueur prend le pas sur le recueillement.
Le cloître de l’abbaye, suspendu au sommet du monument et altéré par le climat et les visites, est remis en état pendant plusieurs mois (lire page 6).
Parmi les invités de la journée, quelques représentants des entreprises mécènes qui prennent part au financement du chantier. « Aujourd’hui, la part de mécénat pour les travaux est relativement faible » , annonce Xavier Bailly, administrateur du Mont, qui souligne toutefois que les mécènes ont joué un rôle important dans « la grande programmation culturelle qui s’est développée au Mont » , avec une dizaine de partenaires fidèles.
Participation inédite
Aujourd’hui, c’est la première fois que des mécènes interviennent dans le cadre de travaux. « Nous n’avons pas eu de recherches de mécénat pour l’archange » souligne à titre d’exemple Rosalie Bédel, conseillère mécénat et partenariats au Centre des monuments nationaux. Les décomptes de dons ne sont pas publics, et, sur les 2,2 millions de travaux prévus pour le cloître, « beaucoup plus de 10 % ont été récoltés auprès des mécènes. Par souci de discrétion, nous ne révélons pas les montants » , ajoute Rosalie Bédel. Cinq noms s’affichent. Et les profils sont variés, avec « tout ce que les mécanismes du mécénat proposent aujourd’hui »
Américains et locaux
Une association américaine, la French heritage society, figure en tête de liste des généreux souscripteurs, tout comme la « FlorenceGould foundation », fondation là aussi américaine consacrée à des échanges des deux côtés de l’Atlantique. Les partenaires locaux sont aussi de la partie avec le Crédit agricole de Normandie, la Fondation du Crédit agricole Pays de France et les Tricots Saint-James, qui participent notamment en produisant une marinière à 45 €, dont 2,50 € sont reversés pour les travaux.
Les particuliers sont aussi mis à contribution sur une plateforme participative *. « 17 000 € ont été récoltés » .
Si les noms des entreprises s’affichent et permettent de participer à la valorisation d’une marque, quelles autres contreparties sont proposées en échange de dona
tions ? « Ce sont des choses immatérielles comme des laissezpasser à l’abbaye ou des visites privées. Les gens ne regardent plus de la même façon les lieux quand ils ont participé à sa participation. C’est une manière de créer un capital sympathie » . Une stratégie qui s’avère gagnante et qui pourrait être renou
velée. « Si la restauration de la Merveille se confirme pour 2018, nous pourrions une nouvelle fois faire appel au mécénat »