Les boulangers en pâtissent
Mauvaise nouvelle pour les gourmands. Les prix des pâtisseries et viennoiseries pourraient bientôt augmenter. Les boulangers font face à l’envolée du prix du beurre.
« 5,60 € le kilo, hors taxes : c’est trop cher ! » À l’image de Philippe Ledevin, les boulangers pâtissiers de Saint-Hilaire-du-Harcouët s’agacent de la situation. « Depuis le début de l’année, le beurre que j’achète a augmenté d’1 €, voire 1,50 € », témoigne Clovis Roussel, boulanger depuis vingt-deux ans place Delaporte.
« Il y a moins d’un an, les entrepreneurs de boulangerie, viennoiserie et pâtisserie achetaient le beurre moins de 3 € le kilo, confirme la Fédération des entreprises de boulangerie. Le prix du beurre, certes volatil, n’a jamais atteint de tels sommets. » Il est passé de 2 700 € la tonne fin mai 2016, à plus de 5 000 € en juin (source : FranceAgriMer). 30 à 40 kg par semaine
Or, le beurre, les boulangers pâtissiers en sont friands. Ceux de Saint-Hilaire en consomment en moyenne 30 à 40 kg par semaine. Face à cette flambée du prix, les marges des boulangers fondent et chacun cherche des solutions.
Clovis Roussel fait « jouer la concurrence » chez les fournisseurs. Mais il n’exclut pas « d’augmenter les prix, si ça continue ». Comme lui, Xavier Lambert, autre boulanger de Saint-Hilaire, se retrouve face au mur et a déjà songé à changer ses étiquettes. « Le prix du beurre proposé par mon fournisseur est, pour le moment, lissé. Mais dès qu’il va augmenter son prix, je vais devoir augmenter les miens, de 10 %. Le croissant passerait à 99 centimes. » Pire encore, « l’emploi pourrait être touché », alerte Xavier Lambert, qui emploie trois personnes.
Du côté de La Brioche des Lacs, d’où sortent des fours « une centaine de brioches » les jours de marché estivaux, pas question d’augmenter les prix pour le moment. « La hausse n’est pas assez conséquente pour la réper
cuter », explique Stéphane Chamaret. Mais
« impossible de prévoir » s’il va changer ses prix dans les mois à venir. Par contre, il prédit la flambée d’une autre matière première à cause des fortes chaleurs et des mauvaises récoltes attendues : la farine.