La Gazette de la Manche

Les voisins devront partager leur vue

- BM (PressPeppe­r)

Saint-Jean-le-Thomas. Le juge des référés du tribunal administra­tif de Caen a rejeté la requête d’un couple de SaintJean-le-Thomas, qui contestait la légalité d’un permis de construire délivré à leur voisin. Ils craignent de perdre leur précieuse vue sur la baie du Mont-Saint-Michel du fait de la constructi­on d’une maison à quelques mètres de leur parcelle.

Dans son ordonnance, le magistrat est catégoriqu­e. Le maire de la commune n’avait aucune raison de refuser le permis accordé à Jean-Michel Bliard. Selon le juge des référés, « aucun des moyens n’apparaît de nature à faire naître un doute sérieux sur la légalité » de l’arrêté.

Propriétai­re d’une maison située au bout de la rue Gustave-Belloir, Basile Bigorie et son épouse reprochaie­nt notamment à leur voisin de ne pas avoir respecté plusieurs points du code de l’urbanisme. La maison de 123 m2 en constructi­on porterait par exemple atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique. En ligne de mire : sa situation et ses caractéris­tiques.

Lors de l’audience, leur avocat avait en effet alerté le tribunal sur la présence « d’ouvrages de protection contre les submersion­s marines » à moins de 100 mètres. En l’occurrence, un parking et une digue. Un point incompatib­le avec la constructi­on d’une maison, prévient alors le conseil.

Rapidement, l’avocate de Jean- Michel Bliard a relativisé l’argument. La commune n’est soumise à aucun plan de prévention des risques d’inondation. Le propriétai­re l’a confirmé. Il a aussi remarqué n’avoir « jamais eu connaissan­ce d’inondation­s à cet endroit » . Surtout, son chantier est situé à près de deux mètres au-dessus du parking situé en contrebas. Pour lui, aucun risque de se retrouver les pieds dans l’eau, même en cas de très grande crue.

Au milieu de tous ces débats techniques, il était rapidement apparu que le couple craignait surtout que la maison en constructi­on leur fasse de l’ombre. Et n’impacte leur précieux panorama sur la baie du Mont-Saint-Michel. L’avocate de Jean-Michel Biard avait alors minimisé le caractère « exceptionn­el » de cette vue. Selon le conseil, le terrain « très végétalisé » empêche à lui seul de profiter de la fameuse vue sur mer.

S’il a rejeté la demande du couple, le juge des référés a par contre condamné Basile Bigorie et son épouse à verser 800 euros à Jean- Michel Bliard ainsi qu’à la commune pour leurs frais de justice.

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