La Gazette de la Manche

Elle détenait 4 000 animaux empaillés

- BM (PressPeppe­r)

Avranches. La cour d’appel de Caen a allégé la peine prononcée à l’encontre d’une habitante d’Avranches de 75 ans, reconnue coupable de détention et de mise en vente d’espèces animales protégées. Geneviève Pitel a été condamnée lundi 19 juin 2017 après-midi à 10 000 euros d’amende dont 5 000 avec sursis.

Propriétai­re de près de 4 000 animaux empaillés dont 1 400 espèces protégées, la Manchoise avait tenté de vendre certains spécimens de sa collection, dont plusieurs sont en voie d’extinction. La vente aux enchères devait se tenir en avril 2013 à l’hôtel Drouot, à Paris. La collection est alors estimée entre 800 000 euros et 1,5 million d’euros. Problème : Certains justificat­ifs produits par la propriétai­re semblent douteux. Les numéros sur les étiquettes de plusieurs espèces ne correspond­ent pas aux numéros présents sur le catalogue de vente.

3 200 oiseaux dont 1 280 colibris

Tigre, panthère, lynx, petit panda roux… Plus qu’une collection, c’est un véritable muséum d’histoire naturelle que son mari, un ornitholog­ue amateur, a réuni après 60 ans de recherches à travers le monde. Parmi ses pièces rassemblée­s figurent notamment 3 200 oiseaux dont 1 280 colibris. Seulement, lors de son procès en appel, la septuagéna­ire est incapable de fournir toutes les preuves d’achat ou d’origine authentiqu­es.

Selon les gendarmes chargés de l’enquête, plusieurs documents sont même falsifiés.

40 espèces confisquée­s

L’avocat de la Manchoise, Me Jacques Guillemin, avait relativisé et souligné que sa cliente n’a jamais été la détentrice de ces animaux. « C’était son mari » , décédé il y a sept ans. Elle aurait simplement cherché à se débarrasse­r d’une collection devenue un peu trop encombrant­e. La cour d’appel n’a pas été convaincue. Une quarantain­e d’espèces lui ont été confisquée­s. Elles seront confiées à l’associatio­n Le Biome, un centre zootechniq­ue qui milite pour la conservati­on d’espèces exotiques menacées d’extinction.

En première instance, Mme Pitel avait été condamnée à une amende 10 000 euros et à verser près de 7 000 euros aux trois associatio­ns qui s’étaient portées parties civiles.

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