Une onde de paix pour le Mont-Saint-Michel
L’art est porteur de messages. Gilles Gohier veut porter celui de la paix. Il a demandé à Jean-Michel Bliard, artisan d’art de l’écrire avec lui. Une sculpture sera posée aux portes du Mont-Saint-Michel le 28 juin prochain.
« Depuis les attentats de Paris et Bruxelles, le Mont Saint-Michel a perdu 60 % de son marché touristique étranger. Principalement celui des Japonais, car il faut savoir qu’un Japonais sur deux qui visite Paris vient aussi au Mont. Nous n’avions jamais connu cela. Les carnets de réservations 2016 se sont vidés » . Et avec, des périodes de chômage technique pour les employés des diverses structures.
Gilles Gohier, le directeur général du groupe Les portes du Mont-Saint-Michel, qui gère divers établissements en proximité du barrage, veut aller de l’avant, relever la tête et redonner confiance. « Nous, acteurs économiques, nous subissions ces événements. L’art propose autre chose » . Dans la continuité de la pyramide de vélos, réalisée par l’artiste amateur Dominique Vauprès pour le Tour de France, c’est vers le pro-
fessionnel Jean-Michel Bliard qu’il
s’est tourné. « Je l’ai contacté en novembre. Je collabore avec lui comme un mécène : je paye la matière première, il reste propriétaire de son oeuvre. Nous avons réfléchi ensemble au projet. Nous nous sommes rapidement entendus sur le lien à donner avec la baie qui nous entoure, le mouvement de la marée, ses lumières changeantes, le mascaret, les énergies… » . Les échanges ont été réguliers jusqu’en janvier.
« La colombe, comme un phare… »
« Au début » , confie l’artiste, « j’avais imaginé un mur ondulé avec des fragmentations. Plus j’avançais, plus j’ai épuré mon
travail » . Pendant ses explications, JeanMichel Bliard pousse vers la porte de son atelier, à Saint-Laurentde- Terregatte, la goutte d’eau monumentale en aluminium de deux mètres de haut par trois mètres cinquante de long. Ceux qui connaissent déjà ses oeuvres mobilières retrouveront la galbe
élégante. La couleur immaculée ajoute à la grâce. Le laqué, à la sensualité de l’oeuvre. « La colombe est apparue comme un phare qui sera rétro-éclairée
de nuit » . Sans son brin d’olivier, ce symbole de paix est oiseau de la baie.
Cette « Onde pour la paix » sera posée sur un lit de sable au coeur de la Caserne de fin juin au mois d’octobre. Conçue pour tenir dans un conteneur, elle est amenée à voyager. Peut-être jusqu’au Japon…
« L’art propose autre chose »