La Gazette de la Manche

« On va manquer de beurre »

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Comment expliquez-vous la flambée du prix du beurre ?

Depuis quatre à cinq ans, l’image du beurre est beaucoup plus positive. Avant, le beurre était décrié d’un point de vue médical.

Le deuxième facteur est la baisse de la production de lait dans l’Union européenne : moins 2,5 % en 2016. C’est dû à la crise du lait. Si les marchés du beurre et du fromage sont dynamiques, ça n’est pas le cas pour le reste des produits laitiers. Il faut aussi prendre en compte les mauvaises récoltes de 2016, et même le manque d’eau. Le lait collecté est également moins riche en matières grasses qu’avant.

Au final, moins de lait veut dire moins de crème et donc moins de beurre. L’offre ne répond plus à la demande, donc le prix augmente – il a doublé en un an – sur le marché du gros.

Est-ce que le prix du beurre va augmenter dans les rayons ?

Les magasins négocient le prix annuelleme­nt. Il est donc lissé. La tendance est à la hausse du prix, mais l’augmentati­on sera modérée.

Quelle évolution pouvez-vous prévoir ?

On peut d’ores et déjà prévoir une pénurie. On va manquer de beurre au second semestre. Et c’est le cas un peu partout dans le monde. Habituelle­ment, la production de beurre est plutôt excédentai­re au premier trimestre de chaque année : il y a plus d’herbe dans les champs, donc les vaches donnent plus de lait. En 2017, il n’y a pas eu d’excédent.

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Benoît Rouyer, économiste au Centre national interprofe­ssionnel de l’économie laitière (Cniel).

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