La Gazette de la Manche

La vallée de la Sélune dans le viseur d’une dizaine de chercheurs

La vallée de la Sélune était au coeur d’une réunion publique, mercredi 5 juillet. Mais la belle s’est fait voler la vedette par le spectre de l’arasement des barrages.

- Céline Montécot

Démolira ? Démolira pas ? La question de l’avenir des barrages de Vezins et de la Roche qui boit était sur toutes les lèvres, dans la soirée du mercredi 5 juillet, à la salle des fêtes des Biards. Une question qui n’était pourtant pas à l’ordre du jour.

Cette soirée avait pour objectif de restituer au grand public une partie des travaux de recherche, menés par une dizaine de géographes et sociologue­s, sur la vallée de la Sélune depuis 2013. L’histoire de la vallée, de ses paysages, de ses usages, tout est passé à la loupe des chercheurs.

Des scientifiq­ues – dont les travaux sont financés par l’Agence de l’eau Seine Normandie – qui cherchent des informatio­ns sur l’histoire de la vallée, au moment même où les riverains cherchent des réponses sur l’avenir des barrages ? Il n’en fallait pas moins pour mettre en doute la position des chercheurs dans le débat sur la suppressio­n des barrages : « Vous êtes financés par l’Agence de l’eau qui est contre la production des énergies hydroélect­riques et pour l’arasement des barrages », a tenu à souligner Roger Lebeurrier, vice-président des Amis du barrage. « Beaucoup de personnes pensent que vous êtes partie prenante… »

« L’Agence nous laisse conduire nos recherches comme on le souhaite, elle n’a aucun droit de regard, seulement sur nos dépenses », s’est défendu Marie-Anne Germaine. « Vous dites que vous êtes honnête, mais je n’y crois pas », a surenchéri une personne du public. « Destructio­n ou non, ça nous est égal pour nos recherches, on observe les effets », a martelé l’équipe de chercheurs, mise malgré elle sur le banc des accusés. « On ne va ni casser les barrages, ni les construire. On ne pèse rien dans ce débat. Nous travaillon­s avec l’argent de l’Agence mais pas pour l’Agence », a appuyé Laurent Lespez, géographe.

Des recherches jusqu’à fin 2018

L’équipe de chercheurs poursuit ses travaux jusqu’à la fin de l’année prochaine. « Nous allons mettre en place des ateliers participat­ifs avec les habitants pour aller plus loin sur les rapports qu’entretienn­ent les habitants et les usagers avec la vallée de la Sélune », précise Marie-Anne Germaine, enseignant-chercheur. Un film documentai­re devrait naître de ces entretiens avec la population.

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