La Gazette de la Manche

Le gîte veut faire annuler le plan local d’urbanisme

- BM (PressPeppe­r)

Champeaux. La municipali­té de Champeaux a été assignée mardi 6 juillet devant le tribunal administra­tif de Caen par deux sociétés civiles immobilièr­es (SCI) qui demandent à la justice d’annuler le plan local d’urbanisme (PLU) de la commune, adopté en juillet 2015.

Propriétai­res de parcelles dans le centre du bourg, les SCI du Domaine et du Manoir s’inquiètent de voir leurs terrains désormais classés comme « réservés à l’urbanisati­on future » . La constructi­on de places de stationnem­ent est déjà programmée sur l’une des parcelles. Si les deux sociétés pointent du doigt plusieurs vices de forme, elles relèvent surtout les conséquenc­es de la décision municipale pour le patrimoine et le paysage.

Les terrains au coeur du dossier « sont situés dans une zone agricole de très grande importance » , estime l’avocat des deux SCI. En ligne de mire : les nombreux pommiers et poiriers plantés dans l’un des champs. Seulement, pour le rapporteur public (magistrat dont le rôle est de conseiller les juges administra­tifs), le nouveau PLU ne porte pas atteinte aux surfaces agricoles. Loin de là. Les parcelles considérée­s couvrent 0,4 hectares, « soit seulement 0,11 % des zones agricoles de la commune » , relativise Benoit Blondel. Selon le magistrat, « l’atteinte n’est pas caractéris­ée » .

Surtout, cette ouverture à l’urbanisati­on correspond à un axe de développem­ent de la commune. Et contrairem­ent à ce que défend l’avocat des requérants, il n’altère aucun élément de patrimoine remarquabl­e. Le conseil des SCI du Domaine et du Manoir a quant à lui alerté le tribunal sur la présence, à proximité immédiate du futur parking, « d’une ancienne maison de gardien, d’un manoir du 17e siècle, d’une salle paroissial­e, d’une église, d’un presbytère et d’un mur du 17e siècle » .

Impact esthétique ?

Selon la SCI du Manoir, propriétai­re d’un gîte situé sur un terrain voisin, l’impact esthétique serait évident. « Ces bâtiments ne sont pas classés » , a tranché Benoit Blondel. Un argument que l’avocat des sociétés a vivement critiqué, expliquant que « si la commune n’est pas intéressée par le paysage, il existe malgré tout ! » .

En outre, l’urbanisati­on de ces parcelles serait illégale selon le conseil. Elle favorisera­it la multiplica­tion de constructi­ons disséminée­s. Là encore, le rapporteur public a rejeté l’argument. Les terrains au coeur du litige « sont en continuité même de la mairie » . Aucune route, aucune parcelle ne les séparent des autres bâtiments du bourg.

Pour toutes ces raisons, le magistrat, dont l’avis est souvent suivi par les juges administra­tifs, a conseillé au tribunal de rejeter le recours déposé par les SCI du Domaine et du Manoir, mais aussi de les condamner à verser, chacune, 500 € à la commune pour ses frais de justice. La décision, mise en délibéré, sera rendue en août.

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