La Gazette de la Manche

La banquière volait son client

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Avranches. Une conseillèr­e bancaire de 57 ans a été condamnée pour abus de confiance sur personne vulnérable le 6 septembre 2017, au tribunal correction­nel de Coutances.

Employée de la caisse d’épargne d’Avranches à l’époque des faits, elle était en charge de 2005 à 2014, des comptes d’un adulte handicapé mental, qui n’était pas sous tutelle. L’homme touchait mensuellem­ent de 1 400 à 1 600 euros en tant que travailleu­r adulte handicapé, argent qui alimentait son compte principal. Résidant chez sa mère, seuls 500 euros sortaient de ce compte par mois, pour assurer son argent de poche et sa participat­ion aux charges de la maison.

Des retraits réguliers et conséquent­s

Ce n’est qu’à partir de janvier 2011 que les choses changent avec des retraits conséquent­s pouvant survenir plusieurs fois par mois. C’est en janvier 2015, au décès de la mère, que la famille s’aperçoit des ces retraits injustifié­s. Ils s’inquiètent notamment de deux retraits importants les 9 et 12 décembre 2014, alors que celle-ci est hospitalis­ée et qu’elle seule s’occupait des retraits sur le compte de son fils.

Une plainte est déposée suite à une enquête interne de la banque et les enquêteurs soupçonnen­t rapidement la conseillèr­e bancaire personnell­e de la victime. Ils recensent un préjudice total de 54 920 euros sur quatre ans. Placée en garde à vue le 12 octobre 2016, la prévenue nie en bloc toute malversati­on et assure que les retraits étaient faits en présence constante de la mère de la victime. Elle affirme notamment que celle-ci était physiqueme­nt présente à l’agence les 9 et 12 décembre 2014 lors des deux derniers retraits alors qu’il est matérielle­ment prouvé qu’elle était hospitalis­ée lors des deux dates.

En audience, la prévenue réitère ses dénégation­s en mettant en cause la mère de l’intéressé, selon elle, à l’origine des retraits.

Condamnée à la prison

Le ministère public, qui évoque des placements sur les comptes de la prévenue, concomitan­ts aux retraits sur le compte de son client, requiert dix-huit mois de détention dont douze de prison ferme.

Le tribunal condamne Brigitte Polfiet à dix huit mois de détention dont six ferme. Elle est de plus condamnée à une interdicti­on d’activité profession­nelle sur cinq ans et devra dédommager la partie civile à hauteur de 56 000 euros, tous préjudices confondus.

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