La frite de la baie dope ses cultures
Le maraîcher des polders, Arnaud Depuydt, las de perdre plus d’une tonne de pommes de terre depuis plusieurs années, transforme désormais sa production. Son entreprise « a la frite », comme disent nos voisins d’Outre-Quiévrain.
Roz-sur-Couesnon. Arnaud Depuydt se fatiguait de perdre sa production, faute d’être prise par les grossistes. Il s’est alors mis en tête de valoriser cette production via la vente locale, plutôt qu’à la destiner à l’alimentation animale.
Petit à petit, il imagine mettre ses produits sous vide et d’en faire des frites. C’est en rencontrant un producteur belge qu’il a la conviction qu’il doit se diriger dans cette voie. Le hasard a voulu que ce dernier le contacte ultérieurement pour lui vendre sa chaîne de production, devenue trop petite. L’opportunité saisie, Arnaud Depuydt a créé le 10 juillet son entreprise SARL Frites de la Baie.
Grenailles et gros calibres
Installée dans un local spécialement aménagé et dédié, la chaîne de production va passe par l’épierrage, l’épluchage, le rinçage, le contrôle manuel, la coupe et l’emballage, la mise sous-vide et le stockage en chambre froide. Le maraîcher produit désormais des frites fraîches, grosses pommes de terre épluchées et pommes de terre grenailles, de différents calibres. Ses clients sont des restaurateurs, traiteurs etc. dans un rayon de 50 km. Pour faire face à la demande, Arnaud Depuydt a été obligé d’embaucher pour la chaîne de production mais aussi pour la livraison.
« La reconnaissance d’un produit local »
Avant de se lancer, Arnaud Depuydt a fait de nombreux essais « afin de trouver la bonne variété, la Nicola, et le calibre qui puisse plaire au plus grand nombre » . Le stress est aussi présent pour le maraîcher qui poursuit sa production d’oignons, de céleri-rave etc. « Pour moi, c’est nouveau de traiter en direct avec les restaurateurs, de faire de la
prospection. Mais c’est aussi une fierté car il s’agit aussi de défendre un produit dont
on connaît tout le cycle » . En peu de temps, le succès est tel que la production est aujourd’hui de deux tonnes par semaine. « Toutes mes pommes de terre qui sont utilisées. C’est aussi une reconnaissance d’un produit local de la terre des polders, sans conservateurs, au goût légèrement sucré » .