Patrick et Lydie Cahu sont correspondants locaux avec Haïti
Ti’Moun est une association crée en 1998 pour venir en aide aux Haïtiens, principalement dans la vallée de Jacmel. Elle est aujourd’hui présente sur tout le Grand-Ouest. Coup d’oeil sur son évolution et son développement.
Saint-Senier-de-Beuvron. « Nous avons rencontré la présidente de l’association, Catherine Verlinde, grâce à des amis communs. Nous avons tout de suite voulu aider les enfants haïtiens et leurs familles » expliquent Patrick et Lydie Cahu. Après avoir participé à des réunions d’information de l’association Ti’Moun durant deux années, le couple en est devenu membre en 2002. En quinze ans, leur engagement n’a jamais cessé.
Cette organisation a son siège à Cherbourg. Elle comprend aujourd’hui une dizaine de membres actifs et des correspondants locaux dans tout l’Ouest, dont Patrick et Lydie Cahu.
Santé, éducation…
Santé, éducation et amélioration des conditions de vie, voici les trois objectifs de toujours. Pour survenir aux famines et aux difficultés (parfois à cause d’aléas climatiques), l’association a créé un système de parrainage. « Nous avons commencé à nous impliquer en parrainant Berline, une fillette du village. Nous sommes encore en contact aujourd’hui puisque nous la parrainons toujours » , confie Patrick.
25 euros pour suivre un enfant
A ses débuts, l’association comptait une quarantaine d’adhérents qui parrainaient des enfants. Aujourd’hui, il y en a 120. Cela consiste à cotiser 25 euros par mois. Un geste qui permet d’assurer la scolarisation et les repas de l’enfant ainsi que son suivi médical et celui de sa famille. 500 enfants bénéficient de ce dispositif. « La cotisation revient vraiment à l’enfant. Un responsable à Haïti est en charge du suivi des enfants et de leur scolarité » , ajoute Lydie. Pour ce qui est du parrainage, la problématique de la poursuite des études dans le supérieur se pose. « C’est compliqué de trouver de bonnes écoles à Haïti. N’importe qui peut ouvrir une école et pro- poser des prix astronomiques » , explique Patrick, « les cotisations de parrainage ne suffisent plus. »
L’association a également créé un centre de planification dans la vallée de Jacmel. Enfin, elle intervient de façon ponctuelle pour faire face aux dégâts de séisme, d’ouragan…
Redonner le goût de cultiver
Patrick et Lydie sont également en charge du développement rural. « Nous aimons jardiner et cultiver. Nous avons voulu partager cela et, surtout, leur redonner le goût de cultiver » , explique le couple. Le but est de faire vivre l’économie locale et de rendre les paysans haïtiens autonomes.
Pour cela, Ti’Moun participe à l’achat d’animaux, de semences, d’outillage et a même créé une formation agricole sur place. « Avant, nous avions un technicien sur place, mais le manque de finances nous a obligés à arrêter ce poste. Nous leur apprenons maintenant à s’entraider ou redistribuer les animaux par exemple » , indique Patrick.
Le couple ainsi que les autres membres de l’organisation ne sont pas sans courage. « Au contraire » , ajoute Lydie, « nous avons encore beaucoup à faire. »
A la recherche de bénévoles
Le projet principal du couple est de créer une petite coopérative entre les paysans haïtiens. « Nous voulons qu’ils soient autonomes en créant leur propre matériel agricole et en produisant des produits locaux » , ajoute le couple. C’est pourquoi Ti’Moun recherche des bénévoles dans le SudManche (et pas seulement), pour pouvoir « monter de nouveaux projets ensemble, dans la région » , conclut Lydie.