La Gazette de la Manche

« Les enfants mangent avec les yeux »

Environ 430 repas sont servis chaque jour à la cantine d’Isigny. Entre le respect de l’équilibre alimentair­e et des besoins nutritionn­els, l’éducation au goût, le contrôle des allergies et des régimes alimentair­es, les missions des cuisinière­s sont multip

- Céline Montécot

« Vous arrivez trop tard ! Il n’y a plus grand-chose dans la vitrine. La photo va être moins belle ! » Françoise et Nelly rouspètent. C’est que leur vitrine d’entrées et de desserts, elles en sont fières. Il est 12 h 50 à la cantine du collège Léon-Jozeau-Marigné à Isigny-le-Buat et les derniers élèves passent au self.

Si Françoise Chenu, responsabl­e de cuisine, Nelly Besnier, Jacqueline Ronceray et les autres cuisinière­s tiennent tant à ce que leur vitrine soit prise en photo, c’est qu’elles ont mis du coeur à l’ouvrage pour la garnir. « Les enfants mangent avec les yeux, assure la responsabl­e. Alors il faut que ça soit beau. Tout est fait pour que les enfants aient envie d’en manger. »

Des astuces

Ça passe donc par la bonne présentati­on des plats. Mais aussi par la vaisselle, les murs, les sols, le mobilier… de la couleur partout pour rendre le passage à la cantine plus joyeux.

Dans l’assiette, l’équipe de la cantine a aussi ses petits subterfuge­s pour mettre en appétit les 430 primaires et collégiens qui se présentent chaque jour. « Les courgettes, ont les faits toujours en gratin. Pour leur faire manger des légumes, on met de la sauce, ça marche bien. Et il ne faut pas de chichi : pas de brin de persil ou de feuille de salade pour la déco, sinon, ils ne prendront pas l’assiette », résume Françoise Chenu.

Ça, c’est pour les yeux. Pour les papilles, là aussi les cuisinière­s dévoilent leurs méthodes : « On essaie de faire un maximum de choses nous même. Les sauces, le riz au lait… Il faut que ça soit aussi bon qu’à la maison. Le poisson que l’on sert est frais, il y a de plus en plus de produits bio et les fruits et légumes sont de saison », insiste Françoise Chenu.

Mais ces efforts ne suffisent pas toujours. « Les enfants préfèrent le poisson pané au frais et on pourrait leur servir des pâtes tous les jours, ça marcherait », se désole la responsabl­e de la cantine. Malgré ce constat, les flageolets et le poisson frais ont encore de beaux jours devant eux. Car l’autre mission de la cantine, c’est « d’éduquer les enfants au goût et à la nutrition ».

Les cuisinière­s doivent également veiller aux allergies des uns et aux régimes alimentair­es des autres. « On doit être vigileant, ça fait partie du travail. De plus en plus d’enfants sont concernés. »

Enfin, Françoise Chenu attache de l’ importance à la provenance des produits servis. Ainsi, « les viandes viennent des boucheries La Chaiseronn­e, à Brécey, et des Viandes Fermières, à Saint-Georges-de-Rouelley. Les fruits et légumes de TerreAzur, à Saint-Quentin-sur-le-Homme, et de Granvill’Fruits. »

Mais l’assiette 100 % locale, ça n’est pas pour tout de suite. « Ça n’est pas si facile que ça de se fournir chez les producteur­s locaux. Ils doivent remplir un cahier des charges très pointu. »

Et les frites dans tout ça ? Les enfants y ont le droit, une fois par mois !

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De 11 h 45 à 13 h, Nelly Besnier, Françoise Chenu et Jacqueline Ronceray servent 430 primaires et collégiens.

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