La Gazette de la Manche

525 000 € réclamés pour malfaçons de la halle des sports de Donville

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Donville- les- Bains. Granville Terre et Mer a demandé mardi 10 octobre 2017 au tribunal administra­tif de Caen de condamner trois entreprise­s, intervenue­s sur la constructi­on de la halle des sports, à lui verser près de 525 000 € de dédommagem­ents pour malfaçons.

Fissures dans les murs

La collectivi­té a également demandé à la justice de mettre les frais d’expertise, évalués à 33 000 €, à la charge des trois sociétés mise en cause et du maître d’oeuvre, mais aussi de les condamner à lui verser 15 000 € pour ses frais de justice. Elle leur reproche les nombreux défauts apparus dans le vestiaire et sur le revêtement du sol.

Construit en 1995, l’équipement s’est lentement dégradé. Dans le vestiaire, le sol se dérobe peu à peu et forme désormais une cuve arrondie. Les murs se fissurent. Dans la salle de sport, c’est le revêtement du sol qui pose problème. Des fissures, pour certaines « longues de plusieurs mètres émergent du sol sur plusieurs millimètre­s » , a souligné le rapporteur public (magistrat dont le rôle est de conseiller les juges administra­tifs).

Torts partagés

Seulement, pour le magistrat, les torts sont partagés. Selon l’expert mandaté en 2005, les problèmes d’affaisseme­nt sont liés à des travaux de voirie, réalisés après la constructi­on. Ce chantier, mené par les agents de la collectivi­té, a provoqué des infiltrati­ons qui ont impacté la halle voisine.

Dans ces conditions, impossible de mettre en cause la solidité de l’ouvrage. Mais aussi la responsa- bilité des sociétés en charge du gros oeuvre. L’affaisseme­nt de la dalle des vestiaires a pour origine « la défaillanc­e d’un ouvrage extérieur au bâtiment » . Un point contesté par l’avocat de la collectivi­té, qui reproche au maître d’oeuvre de ne pas s’être préoccupé des chantiers prévus aux alentours. Mais aussi des fondations du complexe. « L’ouvrage ne tient pas au sol grâce à l’opération du Saint-Esprit » , a ironisé l’avocat.

En fait, seuls les problèmes de revêtement du sol peuvent être imputés à la société Art Dan, spécialisé­e dans la constructi­on de complexes sportifs. La qualité de la résine utilisée est pointée du doigt. Les fissures apparues rendent en effet le complexe « impropre à sa destinatio­n » , selon le rapporteur public.

Décision en délibéré

Mardi, le magistrat a donc proposé au tribunal administra­tif de donner raison à la collectivi­té. Du moins, partiellem­ent. Dans ses conclusion­s, il préconise de ne condamner que la société Art Dan et le maître d’oeuvre à verser, solidairem­ent, 13 845 € à Granville Terre et Mer, ainsi que 21 000 € pour les frais d’expertise.

Il a par contre rejeté toute idée de préjudice économique, estimé pourtant à 2 000 € par mois selon la collectivi­té. Celle-ci n’a produit aucun document, aucune attestatio­n pour le prouver et appuyer sa requête. Le tribunal administra­tif, qui a mis sa décision en délibéré, rendra son jugement dans un peu plus de trois semaines.

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