« J’ai découvert le plaisir de faire rire »
Journaliste, animateur télé, président de l’académie Goncourt et désormais comédien. Bernard Pivot sera au Théâtre, le 20 octobre, pour présenter son spectacle. Entretien.
Avranches. L’homme de lettres est à découvrir sur scène dans son spectacle « Au secours ! Les mots m’ont mangé » , vendredi
20 octobre au Théâtre.
Que raconte votre spectacle « Au secours ! Les mots m’ont mangé » ?
C’est l’histoire d’un écrivain, depuis sa naissance, où il regrette de ne pas savoir parler, jusqu’à sa comparution devant Dieu, où il est confondu avec l’écrivain Patrick Modiano. Entre deux, il est invité dans l’émission « Apostrophes », il est également lauréat du prix Goncourt.
Votre nom est associé aux émissions littéraires « Apos
trophes » , « Bouillon de culture », que vous avez animées, ou à vos dictées. Mais pas à la scène. À quoi le public doit-il s’attendre ?
Ce n’est pas un spectacle très sérieux, au contraire. C’est loufoque, burlesque, amusant.
Deux thèmes y sont développés : l’écrivain, qui utilise les mots
quotidiennement, n’est-il pas le jouet des mots ? Et, est ce qu’un écrivain peut vivre, aimer, comme les autres humains ? La réponse est non. On comprend pourquoi dans le spectacle.
Et vous, êtes-vous le « jouet des mots » ?
Chacun a une relation différente avec les mots. En ce qui me concerne, les mots sont très présents dans ma vie. Je vis avec eux. Mais je suis aussi au service des mots, ils ont une influence sur moi. Ce sont des êtres vivants.
Comment vous est venue l’idée d’écrire ce spectacle ?
L’idée vient de Jean- Michel Ribes. Un jour, il m’a fait une proposition : « Tu montes sur scène, tu lis un de tes textes et moi je m’occupe de remplir la salle de public ». J’ai tenté l’expérience et j’ai pris du plaisir.
C’est tout à fait contraire à ce que j’ai l’habitude de faire. À la télévision, je parle devant trois millions de personnes derrière leur écran. Au théâtre, je suis devant 300, 500 personnes, mais je les entends, je les vois vivre devant moi. Et j’ai découvert le plaisir de faire rire.
« Les mots sont des êtres vivants »