Saint James en Corée, c’est une croissance à deux chiffres depuis 7 ans
A Séoul, Luc Lesénécal a rendu hommage à son partenaire coréen qui a contribué à installer la marque de façon durable au Pays du Matin Calme. Pour l’entrepreneur normand, les PME ne doivent pas avoir peur de se lancer sur le marché asiatique.
C’est au Japon il y a 30 ans que l’histoire d’amour entre Les Tricots Saint James et l’Asie a commencé. En Corée, après un premier essai infructueux en 2000, « tout s’est accéléré en 2011… » raconte Luc Lesénécal, le patron de l’un des plus beaux fleurons du savoir-faire normand. « En 2000, la greffe n’a pas pris. On a eu tort d’avoir raison trop tôt… »
« En 2000, on a eu raison trop tôt »
Entre cette première tentative et le démarrage de 2011, la Corée du Sud a changé. Son pouvoir d’achat a grandi, les coréens se sont alors encore plus intéressés aux produits de qualité. Surtout, Saint James a su trouver les bons partenaires sans lesquels rien n’est possible au Pays du Matin Calme.
Aujourd’hui, Saint James en Corée du Sud, ce sont quatre boutiques de la marque, cinq « corners » dans des boutiques multimarques et plus de cinquante détaillants. « La Corée, c’est aussi une croissance à deux chiffres » se réjouit Luc Lesénécal, par ailleurs président d’une association réunissant à l’échelle nationale les entreprises détentrices du prestigieux label « Entreprise du Patrimoine Vivant ».
La réussite de Tricots Saint James en Asie, c’est l’incarnation de la réussite d’une PME inventive, et qui a osé se tourner vers l’exportation. Ce message qui consiste à élargir son champ de vision, le patron de l’entreprise du Sud-Manche n’a cessé de le répéter aux neuf entreprises normandes qui viennent de passer cinq jours entre la Corée du Sud et la Chine. « La French Touch est très recherchée en Asie, c’est un gage de qualité et de sérieux pour le consommateur Chinois ou Coréens […] Par contre, il n’y a pas de droit à l’erreur. »
A Séoul, Luc Lesénécal a voulu honorer son ami et partenaire, Chulho Chang, grâce à qui les affaires de la PME de la Manche se sont véritablement accélérées.
Au-delà de la relation de business pur, c’est bien aussi une histoire d’hommes et une histoire d’amitié qui réunit les deux entrepreneurs.
1 M€ de chiffre d’affaires en une boutique
Dans un cérémonial très asiatique le Manchois a remis à son ami, de manière très solennelle, une médaille symbolisant leur réussite commune. Témoin, cette boutique qui propose uniquement
, soit le double de la moyenne des boutiques françaises à l’exception d’un point de vente parisien – fréquenté par des touristes asiatiques – qui détient le record avec deux millions d’euros.
Pour Saint James qui emploie 300 collaborateurs près du MontSaint-Michel, dont une vingtaine de stylistes, l’Asie représente désormais 30 % de son volume à l’export. Chaque année, la marque développe 250 modèles différents dont certains spécialement pour le marché asiatique, « car les choix de couleurs notamment sont différents » explique Luc Lesénécal.
Dans un pays où l’art de faire des affaires est une religion, et où le niveau d’exigence est aussi élevé, le savoir-faire de Saint James lui assure une position stratégique pour l’avenir.