La Gazette de la Manche

Saint James en Corée, c’est une croissance à deux chiffres depuis 7 ans

A Séoul, Luc Lesénécal a rendu hommage à son partenaire coréen qui a contribué à installer la marque de façon durable au Pays du Matin Calme. Pour l’entreprene­ur normand, les PME ne doivent pas avoir peur de se lancer sur le marché asiatique.

- Philippe Rifflet

C’est au Japon il y a 30 ans que l’histoire d’amour entre Les Tricots Saint James et l’Asie a commencé. En Corée, après un premier essai infructueu­x en 2000, « tout s’est accéléré en 2011… » raconte Luc Lesénécal, le patron de l’un des plus beaux fleurons du savoir-faire normand. « En 2000, la greffe n’a pas pris. On a eu tort d’avoir raison trop tôt… »

« En 2000, on a eu raison trop tôt »

Entre cette première tentative et le démarrage de 2011, la Corée du Sud a changé. Son pouvoir d’achat a grandi, les coréens se sont alors encore plus intéressés aux produits de qualité. Surtout, Saint James a su trouver les bons partenaire­s sans lesquels rien n’est possible au Pays du Matin Calme.

Aujourd’hui, Saint James en Corée du Sud, ce sont quatre boutiques de la marque, cinq « corners » dans des boutiques multimarqu­es et plus de cinquante détaillant­s. « La Corée, c’est aussi une croissance à deux chiffres » se réjouit Luc Lesénécal, par ailleurs président d’une associatio­n réunissant à l’échelle nationale les entreprise­s détentrice­s du prestigieu­x label « Entreprise du Patrimoine Vivant ».

La réussite de Tricots Saint James en Asie, c’est l’incarnatio­n de la réussite d’une PME inventive, et qui a osé se tourner vers l’exportatio­n. Ce message qui consiste à élargir son champ de vision, le patron de l’entreprise du Sud-Manche n’a cessé de le répéter aux neuf entreprise­s normandes qui viennent de passer cinq jours entre la Corée du Sud et la Chine. « La French Touch est très recherchée en Asie, c’est un gage de qualité et de sérieux pour le consommate­ur Chinois ou Coréens […] Par contre, il n’y a pas de droit à l’erreur. »

A Séoul, Luc Lesénécal a voulu honorer son ami et partenaire, Chulho Chang, grâce à qui les affaires de la PME de la Manche se sont véritablem­ent accélérées.

Au-delà de la relation de business pur, c’est bien aussi une histoire d’hommes et une histoire d’amitié qui réunit les deux entreprene­urs.

1 M€ de chiffre d’affaires en une boutique

Dans un cérémonial très asiatique le Manchois a remis à son ami, de manière très solennelle, une médaille symbolisan­t leur réussite commune. Témoin, cette boutique qui propose uniquement

, soit le double de la moyenne des boutiques françaises à l’exception d’un point de vente parisien – fréquenté par des touristes asiatiques – qui détient le record avec deux millions d’euros.

Pour Saint James qui emploie 300 collaborat­eurs près du MontSaint-Michel, dont une vingtaine de stylistes, l’Asie représente désormais 30 % de son volume à l’export. Chaque année, la marque développe 250 modèles différents dont certains spécialeme­nt pour le marché asiatique, « car les choix de couleurs notamment sont différents » explique Luc Lesénécal.

Dans un pays où l’art de faire des affaires est une religion, et où le niveau d’exigence est aussi élevé, le savoir-faire de Saint James lui assure une position stratégiqu­e pour l’avenir.

Newspapers in French

Newspapers from France