La Gazette de la Manche

Le Sud-Manche, un territoire agricole marqué par le conflit

Jérémie Halais a travaillé pendant cinq ans sur le parcours des Poilus du Sud-Manche. Une thèse qu’il a soutenue l’an dernier. Il travaille actuelleme­nt sur un ouvrage à destinatio­n du grand public. Il nous détaille ses recherches.

- Propos recueillis par F.H.

sentants, sur le front. Les hommes adoptent également des stratégies de contournem­ent pour échapper aux affectatio­ns les plus mortifères. plus touchées que les autres mais cela n’est pas lié à l’identité régionale ou locale. La raison est sociologiq­ue. Les territoire­s ruraux, dont la population est majoritair­ement agricole, voient leurs soldats prioritair­ement incorporés dans l’infanterie. Donc, ils comptent plus de pertes (morts et blessés). De même, les territoire­s avec une population plus jeune comptent aussi plus de pertes car les jeunes hommes sont affectés dans les unités d’élite. Les hommes âgés servent plutôt à l’arrière. Inversemen­t, les population­s ouvrières voient leurs soldats envoyés dans l’artillerie ou dans les usines. Le sud de la Manche compte avant le conflit, 58 % de sa population active employée dans l’agricultur­e, 69 % de ses mobilisés incorporés dans l’infanterie et 18 % de morts (contre 14 % au niveau national). L’explicatio­n principale est son caractère rural, agricole. coup décorés : 19 % contre 16 % dans le Nord Cotentin ou encore 11 % en Lozère. Mais, il faut savoir que les décoration­s sont décernées par les officiers et qu’on n’attribue pas forcément une décoration ou une citation au soldat le plus courageux mais à celui qui obéit le mieux.

Votre thèse implique-t-elle une approche de la vie à l’arrière ?

Très peu. Il faut savoir que la documentat­ion est beaucoup pauvre sur ce qu’ils vivent à l’arrière. C’est logique car lorsqu’on rentre chez soi, on arrête d’écrire des lettres et dans son journal intime.

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