La Gazette de la Manche

Une visite au ministère qui dérange

En juillet dernier, quatre élus se sont rendu au ministère.

- C. M.

Le sénateur, Jean Bizet, accompagné du maire d’Isigny, Erick Goupil ; du maire de Saint-Martinde-Landelles et président du syndicat mixte du Bassin de la Sélune, Jacky Bouvet ; du maire de SaintHilai­re-du-Harcouët et président du syndicat mixte du Pays de la Baie, Gilbert Badiou, sont allés au ministère de la Transition écologique. Cette visite reste en travers de la gorge des Amis du Barrage.

« Vous êtes allés demander l’arasement, en douce », accuse John Kaniowsky très vite soutenu en ce sens par plusieurs personnes du public : « Vous avez servi sur un plateau d’argent la destructio­n des barrages. »

« Qu’on arrête cet immobilism­e ! »

Le seul accusé présent à l’assemblée générale des Amis du Barrage jeudi soir, Erick Goupil, s’est ardemment défendu : « À chaque changement de ministère nous allons présenter le dossier. C’est une habitude. Nous n’avons pas demandé l’arasement. On a demandé : qu’est-ce que vous faites de ces barrages ? Pour qu’on arrête cet immobilism­e ! Combien de temps on va laisser crever la vallée de la Sélune ? »

Est-ce que les élus locaux ont fait pencher la balance en faveur de l’arasement ? « On parle de Nicolas Hulot, celui qui est à l’origine du Grenelle de l’environnem­ent. Il est resté sur ses positions », ajoutera Erick Goupil après l’assemblée générale. « Nicolas Hulot connaissai­t parfaiteme­nt le dossier, il a été cohérent avec lui-même », appuie Jean Bizet, joint par téléphone.

« Pourquoi cette précipitat­ion ? »

Mais Guénhaël Huet n’est pas de cet avis : « Ils ont demandé l’arasement. Il y avait un calendrier précis. Pourquoi cette précipitat­ion ? » Pour rappel, le « calendrier » prévoyait la vidange du lac de Vezins d’avril à août 2018 et une revue de sûreté du barrage de Vezins par la suite.

Pour Jean Bizet, « toutes les études du ministère sur ce sujet ont été faites, tout a été expertisé depuis longtemps : EDF perdait de l’argent, le ministère ne voulait pas réhabilite­r les barrages et le projet d’un éventuel repreneur n’était qu’un château de carte monté par Ségolène Royal. »

C’est aussi une « opportunit­é » lâche Erick Goupil, qui a poussé le quatuor vers le boulevard Saint-Germain, à Paris. « Il y a des investisse­urs intéressés pour l’aménagemen­t de la vallée de la Sélune (lire ci-contre). On profite de cette occasion. »

Newspapers in French

Newspapers from France