La Gazette de la Manche

Agression après une soirée d’ivresse

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Granville. Deux hommes de 36 et 43 ans, demeurant respective­ment à Donville-les-Bains et Yquelon, comparaiss­aient mardi 14 novembre au tribunal correction­nel de Coutances. Ils étaient jugés pour violences physiques et une agression sexuelle, perpétrés sous influence de l’alcool.

Le 14 juin 2017 vers 5 h, des policiers de Granville se rendent, dès le début de leur patrouille, sur le parking de la discothèqu­e proche du commissari­at, alertés par les cris provenant d’une rixe.

Les policiers alertés par des cris

Un homme de 43 ans, blessé, est maintenu à terre par celui de 36 ans. Une femme en pleurs est à terre un peu plus loin. Tous sont alcoolisés : le prévenu de 36 ans (0,71 milligramm­e d’alcool par litre d’air expiré), la cousine (0,80 mg), le quadragéna­ire (1,24 g par litre de sang). Ce dernier a été transporté à l’hôpital avec une double fracture de la mâchoire.

Lors de l’enquête, la femme déclare avoir été agressée sexuelleme­nt par l’homme de 43 ans, alors qu’elle sortait de l’établissem­ent en sa compagnie. Sa culotte, déchirée, est retrouvée sur le parking. Alcoolisée lors des faits, elle se souvient avoir crié, sans pouvoir préciser si elle a été violée.

Attaque violente

Son cousin de 36 ans, alerté dans la discothèqu­e par le petit ami de la victime paniqué, s’est lancé à la poursuite de l’agresseur et lui a administré une « correction » . Si elle a fait l’objet de 15 jours d’interrupti­on de temps de travail, son agresseur, lui, s’est vu octroyer 30 jours d’arrêt de travail dans un premier temps. L’examen médical pratiqué sur la femme, n’a révélé aucun signe formel de viol, même si elle décrit aux enquêteurs une attaque violente lors de laquelle son agresseur l’a projeté au sol en la prenant par les cheveux. Il lui aurait ensuite arraché son sous-vêtement.

En audience, l’auteur des faits affirme ne se souvenir de rien après sa sortie de la discothèqu­e. Le cousin « justicier » met en avant sa volonté d’arrêter l’agresseur dans sa fuite, en attendant l’arrivée de la police.

Le ministère public évoque les multiples « zones d’ombre » des auditions des deux victimes et la volonté première de la victime de l’agression sexuelle, de ne pas déposer plainte lors de l’interventi­on des forces de police.

Il requiert sept mois de détention avec sursis pour l’agresseur de la jeune fille et huit mois de la même peine pour le cousin « justicier » .

Renvoyés dos à dos

Le tribunal renvoie les prévenus dos à dos en les condamnant tous deux à la même peine de six mois de détention avec sursis simple.

L’Yquelonnai­s de 36 ans, cousin de la jeune femme, doit dédommager sa victime à hauteur de 1 044 euros, frais médicaux, préjudice moral et frais de procès confondus, alors que le Donvillais de 43 ans, reconnu coupable de violences sur la jeune femme, doit lui verser une provision de 2 000 euros en attente d’une expertise ultérieure de sa victime.

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