La Gazette de la Manche

Elle ne percevra pas 93 000 € !

- B.M. (PressPeppe­r)

Les Loges-sur- Brécey. La cour administra­tive d’appel de Nantes (Loire-Atlantique) a rejeté la requête d’une éleveuse de bovins. Suite à la découverte d’un cas de tuberculos­e sur l’une de ses vaches, le préfet de la Manche avait décidé, en août 2012, l’abattage préventif des 80 animaux de son cheptel.

Maladie contagieus­e due à une bactérie, la tuberculos­e fait l’objet d’une surveillan­ce poussée partout en France, mais aussi à l’étranger. Dans l’Hexagone, 7 300 bovins ont été abattus pour cette raison en 2013, et un peu plus de 10 000 en 2014. Seulement, si le danger pour le consommate­ur est moindre, l’enjeu financier pour l’éleveur est lui conséquent.

Marina Vivier reprochait justement au préfet de la Manche ne pas avoir estimé correcteme­nt le montant de son préjudice, en vue de son indemnisat­ion. Mais aussi de ne pas l’avoir informé du montant réel de son troupeau. En janvier 2014, la requérante s’était vue attribuer une subvention de 65 000 euros. Pour l’éleveuse, c’est la douche froide. Au vu de l’estimation faite par l’expert intervenu sur son exploitati­on, elle pensait en effet toucher presque 30 000 euros de plus.

Selon elle, et contrairem­ent à l’avis de l’expert, le calcul du préfet n’aurait pas pris en compte « la date de naissance, d’entrée, le sexe, la race et l’âge de chaque animal » , explique-t-elle. Dans son arrêt, la cour administra­tive d’appel la contredit. Pour les magistrats nantais, le préfet a parfaiteme­nt apprécié la valeur de chaque bovin.

Surtout, ils relativise­nt le sérieux du rapport sur lequel s’appuie Marina Vivier. Les experts ont fixé la valeur de plusieurs vaches « sans fournir d’explicatio­ns » sur leur mode de calcul. Concernant 25 des 80 bovins abattus, la cour constate également qu’ils n’étaient pas destinés à l’abattage pour la boucherie « mais à assurer le renouvelle­ment et la continuité des 37 vaches et génisses allaitante­s » .

Dans ces conditions, impossible pour la préfecture d’indemniser un supposé « déficit de production » , pointé du doigt par l’éleveuse.

Déboutée de sa requête, la productric­e demandait à la justice de condamner l’État à lui verser plus de 28 000 euros pour son préjudice financier, et 10 000 euros pour son préjudice moral.

Newspapers in French

Newspapers from France