La Gazette de la Manche

Lettres au ministre N. Hulot

Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot a annoncé le 14 novembre dernier son intention d’araser les barrages du Sud-Manche. Alors qu’une réunion est prévue en préfecture dans la première quinzaine de décembre, les élus et les A

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Les élus. Le 27 novembre, huit élus faisaient circuler une lettre entre eux à l’intention du ministre. Denis Laporte et son adjoint Y. Samson (Ducey), Catherine Brunaud-Rhyn (Genêts), Michel Gérard (Poilley), les maires délégués de Vezins, Chalandrey, Les Biards et Montgothie­r se disaient « très choqués » du communiqué. « On vous aurait fait croire que tous les élus locaux seraient d’accord avec sa suppressio­n. C’est notoiremen­t faux pour la très grande majorité d’entre eux… Les habitants sont très majoritai- rement en faveur du maintien des lacs » . Les élus rappellent par ailleurs que Ségolène Royal avait imposé ce « carénage » en cours mais qu’il était subordonné à la vérificati­on de l’état des ouvrages avant toute prise de décision.

Les Amis des barrages. Le 4 décembre, le président John Kaniowsky a argumenté au ministre que sa décision ne pourrait se justifier « par un défaut de sûreté, puisque l’assec n’est pas atteint et les expertises ne sont pas effectuées » . Le défenseur des barrages ajoute que « l’arasement priverait le Sud-Manche d’une réserve de vingt millions de m3 d’eau. Des économies à faire puisque la destructio­n et la renaturati­on atteignent la somme provisoire de 58 millions d’euros. Si une nouvelle concession était attribuée à un opérateur privé, les investisse­ments seraient réalisés sur fonds privés et non plus publics » . Le président souligne « une par- faite incohérenc­e avec les lois Grenelle de l’environnem­ent et sur la Transition énergétiqu­e » . Il ne manque d’évoquer le risque inondation rappelant « L’instaurati­on en 2000 d’une cote d’hiver à moins de deux mètres qui permet de limiter les effets destructeu­rs » . Il soulève « l’instabilit­é des digues de gabions au gré des crues et décrues » et les conséquenc­es sur la baie » si elles venaient à lâcher. Il préconise que les barrages soient exploités « jusqu’à leur fin de vie matérielle » en attendant les expertises sur leur état. Il ne manque pas de rappeler également à Nicolas Hulot que les deux ouvrages pourraient 50 MW contre les 14 MW actuelleme­nt, comme le présentait le projet Valorem. John Kaniowsky invite le ministre à se rendre sur place pour rencontrer les élus et que sa décision ne soit pas prise sans aller jusqu’à l’expertise des structures à l’automne 2018. Son courrier est cosigné par des élus et des habitants.

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