La Gazette de la Manche

Chéreau devra doit revoir la températur­e de son atelier

- B.M. (PressPeppe­r)

Le Val-Saint- Père. La société Jean Chéreau va devoir faire grimper le mercure au sein de son atelier près d’Avranches. Le tribunal administra­tif de Caen a rejeté le recours déposé par le constructe­ur de véhicules frigorifiq­ues. Le ministère du travail lui avait imposé de prendre des mesures concrètes pour « maintenir une températur­e convenable » au sein de son bâtiment.

La société, qui emploie près de 950 personnes dans le SudManche, avait été épinglée par l’inspection du travail en janvier 2016. L’inspecteur qui avait mené le contrôle sur place avait alors relevé une températur­e de seulement dix degrés à l’un des postes de travail, alors que « la norme relative au confort thermique préconise une tem- pérature de 14 à 16 degrés » , soulignent les magistrats.

Un délai de 9 mois accordé

Six mois plus tard, le ministre du travail avait accordé un délai de neuf mois au constructe­ur pour prendre toutes les mesures nécessaire­s. Seulement, l’entreprise contestait cette injonction, expliquant notamment que le ministre a « considéré à tort » que l’atelier en question « est un local fermé » .

Pour convaincre la justice, la société soulignait que « les cinq portes de 45 m ² sont constammen­t ouvertes » pour permettre la manutentio­n des pièces, châssis, cabines et autres véhicules tracteurs. Dans ces conditions, il est impossible selon l’entreprise de maintenir une températur­e constante dans l’entrepôt, dont les portes s’ouvrent « en moyenne 200 fois par jour » .

Seulement, le tribunal n’est pas du même avis. Selon les magistrats, les portes en question « n’ont pas à rester constammen­t ouvertes » . Et contrairem­ent à ce que défend le constructe­ur de véhicules frigorifiq­ues, il est techniquem­ent possible de maintenir « en permanence » une températur­e de 14 à 16 degrés dans l’atelier au coeur du litige.

Des travaux non exécutés

Ouvertures et fermetures des portes optimisées, installati­on de portes sectionnel­les rapides et automatiqu­es, soufflage d’air… Dans son délibéré, le tribunal évoque plusieurs pistes « pour améliorer le confort des salariés » , et ce « sans augmenter la consommati­on d’énergie » . Et donc, la facture électrique.

Surtout, la société a déjà envisagé ces modificati­ons. Des travaux d’aménagemen­t sur deux des cinq portes « devaient avoir lieu entre août et octobre 2016 » relèvent les magistrats. En septembre 2016, c’est la mise en place d’une ouverture systématiq­ue qui était à l’étude sur une troisième porte. Dans ces conditions, difficile pour la société d’expliquer que le délai de neuf mois qui lui a été imparti est insuffisan­t, tranche le tribunal.

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