Le Centre chorégraphique de Caen fait danser le Sud-Manche
Le Centre chorégraphique national de Caen fait du Sud-Manche son terrain de jeu pour y créer le spectacle « Vivace » et faire danser des centaines de personnes.
Le Centre chorégraphique national de Caen (CNN) a parcouru le Sud-Manche du 27 novembre au 1er décembre. Saint- Hilairedu- Harcouët, Sartilly, Mortain, Isigny-le-Buat et Avranches ont vu débarquer deux danseurs et le chorégraphe et directeur du CCN.
« Un privilège pour les enfants »
Ces artistes sont allés à la rencontre de 120 jeunes danseurs. « Dans chaque école ou association où nous avons été accueillis, un atelier était proposé, présente Alban Richard, le directeur du CCN. Il y avait un temps pour la pratique, autour des fondamentaux de la danse, et un temps pour l’apprentissage de la création. »
L’expérience a été « un privilège pour les enfants. Ils ont mis un pied dans le monde professionnel », témoigne Frédérique Auregan, responsable adjointe de l’école de musique et de danse de Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Première résidence de danse
En marge de cette tournée des écoles et associations de danse, Alban Richard et les deux danseurs, Yannick Hugron et Anthony Barreri, étaient en résidence à Saint-Hilaire-du-Harcouët pour créer la pièce « Vivace ». « C’est la première fois que le territoire accueille une résidence de danse », souligne Jessie Orvain, vice-présidente de l’agglomération en charge de la culture.
« Vivace » fait référence à un tempo de musique rapide, allant de 126 à 170 battements par minute. « Vivace, c’est aussi la plante, qui se transforme pour s’adapter à son environnement », présente Alban Richard. « Sur une musique rapide, les corps doivent développer des stratégies de réorganisation, tout en étant dans un processus dynamique. »
Cette semaine de résidence s’est achevée par une représentation publique, au cinéma Rex, à Saint-Hilaire, vendredi 1er décembre.
Yannick Hugron, Anthony Barreri et Alban Richard reviendront du 12 au 16 mars, à Saint-Hilaire, pour une nouvelle semaine de résidence et de rencontres avec les élèves.
Avec cette pièce, le directeur du Centre chorégraphique de Caen veut tordre le cou aux clichés. « La danse, un art élitiste… C’est faux ! On peut regarder un corps en mouvement facilement et avoir de l’empathie, être étonné, être ému par les mouvements. Cette pièce fait appel aux fondamentaux : marcher, tourner, sauter… »
« Fédérer les professeurs »
Avant cette résidence, Alban Richard a réuni treize professeurs de danse du territoire « pour créer un réseau, pour fédérer ces enseignants qui n’ont jamais travaillé ensemble », précise le chorégraphe.
Les habitants ne sont pas en reste. Eux aussi sont invités à entrer dans la danse. « Pendant un week-end, en février, des volontaires pourront participer à un atelier de pratique de la danse, annonce Alban Richard. L’idée est de mettre les gens en mouvement, de travailler la relation au corps. »
« Faire rayonner la danse »
Derrière cette résidence, cette création, ces rencontres avec les élèves, les professeurs et les habitants, est affichée une ambition communautaire. En répondant à l’appel à projets lancé par le Département, la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel - Normandie a souhaité « faire rayonner la danse et la développer, précise Jessie Orvain. Il y a énormément de danseurs dans le territoire. Il y a un potentiel qu’il faut mettre en lumière. »
« La danse n’est pas un art élitiste »