3300 arbres pour abriter leurs vaches
Après le lait bio, les caramels, les visites à la ferme, la boutique de produits locaux, ou encore le festival, l’inventive ferme des Cara-Meuh continue sa diversification. Elle va reboiser ses champs et produire du miel.
Vains. Fin décembre, à la ferme laitière des Cara-Meuh, et aucune vache à l’horizon. Mais où sont passées les 150 bêtes de la famille Lefranc ? « Elles sont à l’abri et au sec », répond Jason, l’un des trois fils. C’est ainsi deux mois de l’année. Mais c’est deux mois de trop aux yeux du jeune homme de 25 ans. « Nous voulons remettre les animaux à l’extérieur, été comme hiver. »
Mais pour le moment, les champs de la ferme des CaraMeuh sont détrempés chaque hiver. Impossible d’y laisser pâturer les vaches. La solution ? Planter des arbres. 3 300 exactement, qui s’ajouteront au 1,5 km de haies reconstitué en 2017. 300 feront leur entrée en février et le reste en 2019.
Une barrière contre les aléas climatiques
« Ces arbres vont empêcher les prairies d’être trop humides l’hiver. Ils vont former une barrière contre le vent et éviter l’assèchement l’été. Et ils serviront d’abris pour les vaches. » Protégées de la pluie et du froid l’hiver, elles pourront pâturer tous les jours de l’année.
Enfin, les copeaux de bois récupérés lors de l’entretien des haies enrichiront les sols.
Les 3 300 arbres vont également délimiter de nouvelles parcelles. Finis les vastes champs sans haie, les Lefranc ont fait le choix de diviser leurs 50 ha de prairie en 25 micro-parcelles de 2 ha. « L’objectif est de faire du pâturage tournant dynamique. » Le principe ? Les vaches changent de prairie tous les jours. « L’avantage, c’est qu’elles ont une alimentation variée et plus d’appétit. » Pendant un mois, la parcelle est laissée sans vache. « Elles ne vont pas piétiner inutilement l’herbe. »
Des arbres pour les vaches, mais aussi pour les abeilles. C’est l’idée de Charlie. L’aîné des trois fils Lefranc vient de rejoindre ses frères à la ferme avec pour objectif de produire du miel. « Une vingtaine de ruches seront installées au printemps », précise le jeune homme de 26 ans. « La ferme devrait accueillir 150 ruches d’ici cinq ans. » Avec ces milliers d’arbres, « les abeilles auront de quoi se nourrir tout au long de l’année ».
Le miel entrera également dans la composition des caramels.
« Être autonome à 100 % »
Cerise sur le gâteau, parmi les essences plantées il y aura des frui- tiers. Noisettes, pommes, poires, seront les ingrédients de nouvelles recettes de caramels.
C’est un pas de plus vers le but de la ferme des Cara-Meuh : « Être autonome à 100 %, de A à Z, insiste Jason Lefranc. On crée un écosystème et on essaie de trouver les bonnes interactions. On n’invente rien. C’est ce qu’il se faisait avant l’industrialisation. »
Pour un pâturage tournant dynamique