Crues et barrages : la colère du maire
Les crues se suivent aux abords de la Sée et de la Sélune. Du côté de Poilley, le maire a écrit au préfet pour exprimer son inquiétude quant à l’arasement des barrages.
Poilley. Mardi 16 janvier, le maire de Poilley, Michel Gérard, s’est fendu d’un courrier au préfet qui ressemble à un cri d’alerte. Le premier édile de la commune située aux abords de la Sélune s’alarme quant à la montée des eaux qui touche son territoire.
Suite à un appel des services de la préfecture le 5 janvier dernier, l’élu pose plusieurs questions au préfet : « Après l’annonce de l’arasement des barrages de Vezins et de la Roche qui boit, les services de l’État auraientil, soudainement, quelques interrogations ou inquiétudes induites notamment sur l’effet inondation, conséquences que j’ai plusieurs fois rappelées, sans, semble-t-il, convaincre ? » . Michel Gérard précise que « depuis 1995, année de mon élection en tant que maire, c’est bien la première fois que vos services m’appellent pour ce motif. »
« J’ai souvent entendu dire, et encore lors de la réunion que vous avez organisée en préfecture, que les barrages n’avaient aucune influence sur les inondations. Nous n’avons jamais dit le contraire, nous avons seulement dit et répété que les barrages avaient beaucoup d’influence sur la prévention des inondations en régulant les débits de la Sélune avec l’effet tampon, en retenant une partie des eaux » .
« Une question sans réponse »
« Nous, habitants situés en aval des deux barrages, sommes reconnaissants envers ces deux infrastructures car le volume d’eau retenu a permis d’éviter l’inondation. Sans la retenue d’eau de Vezins, l’inondation était inévitable. […] Qu’en serat-il demain, si les barrages sont arasés ? »
L’élu considère que cette question « plusieurs fois posée, n’a jamais trouvé de réponse » . « Qu’en sera-t-il de la responsabilité de cet État qui n’a pas voulu entendre les alertes des populations et des élus et qui n’a pas pu ou su proposer des solutions techniques de substitution » .
Michel Gérard conclut son courrier en précisant que « pour nos communes de Ducey et Poilley, la présence des barrages est capitale » .
Les riverains de la Sée touchés
Depuis le samedi 20 janvier, les communes en bord de Sée ont de nouveau été touchées par les crues, à proximité d’Avranches. « Ces communes n’ont pas eu la même chance que nous. Bien que proches, un seul élément nous différencie : la présence de barrages » , insiste Michel Gérard.