La Gazette de la Manche

Stéphane Turpin a stoppé la production de lait pour élever des veaux

Stéphane Turpin, 47 ans, est agriculteu­r à Saint-Lauren-de-Cuves. Il a décidé de modifier sa manière de travailler passant d’un élevage de vaches laitières aux veaux de boucherie.

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Saint- Laurent- deCuves. En 1999, il s’installe au lieu-dit Les Mesleries à Saint-Laurent- de- Cuves en Groupement agricole d’exploitati­on en commun (GAEC) avec ses parents. En 2004, ses derniers partent à la retraite. Il se retrouve seul aux commandes, avec l’aide d’un salarié. En 1999, l’exploitati­on possède une soixantain­e de vaches laitières, de races Holstein, pour 45 ha, « a l’époque nous étions en contrat avec Lactalis à Isigny-le-Buat. » Cette année- là, il reprend l’ensemble de l’exploitati­on, avec comme activité, les vaches laitières et une activité veau de lait. « En septembre 2016, je fais un choix, qui n’a pas été facile, de stopper la production de vaches laitières, sur une moyenne annuelle de production de lait de 9 000 litres par vache. Il était devenu nécessaire d’investir environ 150 000 € dans une nouvelle salle de traite. L’ancienne remontait à trois décennies. D’autre part, le prix du lait est en baisse constante. De 400 € la tonne en 2013, on est passés à 213 € en prix de base », après de longues journées de réflexion, Stéphane Turpin, décide de changer radicaleme­nt de production.

« Ça n’a pas été une décision facile. J’ai transformé la stabulatio­n de vaches laitières par 300 places de veau de boucherie supplément­aire pour un total aujourd’hui d’une capacité d’accueil de 600 veaux. » Durant une année, la production est stoppée. L’agriculteu­r et son employé, Anthony Chapdelain­e, vont transforme­r eux-mêmes la structure qui est opérationn­elle depuis septembre 2017. « Nous avons des cases de six bêtes pour une superficie d’1, 80 m² par animal. Les veaux évoluent sur cailleboti­s bois avec fosse extérieure. Ils sont nourris à l’auge, par barre au garrot, avec du lait reconstitu­é préparé par un automate. On ajoute également un mélange de paille et de maïs nécessaire pour la rumination. C’est obligatoir­e, ça leur permet de travailler la panse. »

Les veaux sont certifiés « Veritas il peut ainsi les commercial­iser. Il a un cahier des charges précis à respecter. « Notre temps de travail s’est considérém­ent allégé. Aujourd’hui nous nous concentron­s sur l’élevage de veaux de boucherie. Il n’y a plus les deux traites quotidienn­es et tout ce qui va avec. La plupart de mes terrains sont passés en céréales. À côté, j’ai 80 ha d’arrachage de betteraves.

Il a gagné un confort et les comptes vont mieux aussi depuis. « Dès que les veaux arrivent à la ferme, je sais combien je vais toucher. C’est plus rassurant et facile à gérer si je compare au lait, à moi de bien travailler pour remplir les objectifs. »

Il décide d’arrêter « Notre temps s’est allégé »

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Stéphane Turpin, au côté de ses veaux et sa première mise en service.

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