La Gazette Val d'Oise

L’Atelier ne digère pas

L’ouverture du nouveau Café de la plage, refait à neuf par l’agglo cergyponta­ine, fait craindre le pire à la brasserie qui dénonce une concurrenc­e déloyale.

- Jérôme CAVARETTA

« On a appris ça il y a un an sans aucune concertati­on des commerçant­s. J’ai été reçu une fois par l’agglo qui m’a expliqué qu’il ne fallait surtout pas s’inquiéter, que c’était un petit truc… » Inquiet pourtant, Benjamin Gillouard, le propriétai­re de l’Atelier, l’est plus que jamais. Depuis que le gérant de la brasserie située dans le Grand Centre, face à l’Essec, a eu vent de la reconfigur­ation en véritable restaurant du Café de la plage, partie intégrante du Théâtre 95, il ne digère pas. Une pilule d’autant plus difficile à avaler que le nouveau Café de la plage, dont l’inaugurati­on est prévue le 19 octobre avec un concert d’Axel Bauer, va prendre du poids. Au risque de tout écraser.

Sur place, tout a été refait à neuf pour proposer 140 places assises et un espace concert sur une surface de quelque 240 m2. Le nouveau Café de la plage sera opérationn­el tous les midis, du lundi au vendredi. Les jeudis, vendredis et samedis soir. Sa table sera également ouverte les soirs de représenta­tions. À la baguette : la Communauté d’agglomérat­ion, propriétai­re des lieux, qui a vu les choses en grand. Objectif avoué : faire du Café de la plage un lieu « plus animé et plus attractif. Le Café de la plage sera un complément d’animation et des commerces de bouche », dixit Dominique Lefebvre, président Ps de l’agglo cergyponta­ine, lors de la réunion publique consacrée au Grand Centre ( lire en page 16). Un coup de poignard dans le dos pour l’Atelier.

« C’est délirant ! »

« Ce n’est plus du tout l’ancien Café de la plage qui faisait 60 m2. Notre seule plus value, c’est notre fonds de commerce, il va être totalement dévalué. » Le gérant évoque une perte sèche de 200 000 euros et envisage déjà de licencier.

Il s’interroge aussi sur le coût de ce projet. Les travaux de modernisat­ion du Café de la plage ont été intégralem­ent financés par l’agglo. L’exploitati­on confiée au gérant du restaurant du golf de Cergy ( lire encadré). Rien d’illégal là-dedans mais un arrière-goût de trahison pour l’Atelier.

« Combien a coûté la rénovation ? On ne sait pas. D’après nos sources, plus d’un million d’euros. C’est délirant ! On utilise de l’argent public pour le compte d’un opérateur privé. Je ne suis pas hostile à la concurrenc­e, ça peut faire grandir et pousser à se remettre en question, mais là on ne peut pas lutter. C’est de la concurrenc­e déloyale. Le futur repreneur va payer un loyer trois fois inférieur au nôtre (324 euros/m2/ an contre 108 euros/m2/an). On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés. »

Lettres recommandé­es adressées au président de l’agglo et au maire de Cergy, l’Atelier attend des réponses. Et des explicatio­ns. Jusqu’ici, il est resté sur sa faim.

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