Violée et filmée dans une cave des Naquettes
Depuis lundi ç octobre, sept jeunes comparaissent devant la cour d’assises à la suite d’un viol collectif en février 2015 qui avait été diffusé en direct sur Snapchat.
Sur les bancs de la salle des pas perdus, certains accusés échangent avec leurs avocats avant la reprise des débats ce mardi 10 octobre. D’un pas rapide, Marie*, le visage fermé, remonte rapidement les marches et s’engoufre dans la salle d’audience. Depuis la veille, l’adolescente de 14 ans fait face à ses bourreaux accusés de l’avoir violée dans une cave des Naquettes, à Herblay, au coeur de l’hiver en 2015. Une ’’tournante’’ longue de deux heures qui avait été filmée et diffusée en direct sur Snapchat.
Durant trois semaines, cinq individus comparaissent pour viol et un sixième pour complicité, devant la cour d’assises des mineurs du Val-d’Oise. Il est également poursuivi pour leur diffusion. Le dernier accusé est, lui, jugé pour n’avoir rien tenté pour empêcher le crime. Deux autres agresseurs, ayant moins de 16 ans au moment des faits, seront poursuivis par un tribunal pour enfants. Un majeur sera poursuivi ultérieurement pour complicité. Des faits que les accusés nient en bloc affirmant soit avoir seulement été présents sans participation au viol, soit en assurant que la victime était consentante.
Ils la font chanter afin de la piéger
L’affaire débute le 19 février 2015. La jeune fille rencontre un garçon qui l’emmène dans un garage en compagnie d’un autre jeune. Là, les deux agresseurs lui imposent des fellations. Munis de leurs portables, ils filment la scène puis laissent partir la collégienne. Traumatisée, elle n’ose rien dire à ses parents.
Quatre jours plus tard, l’adolescent qui l’avait piégée la recontacte et exige qu’elle vienne le lendemain, aux Naquettes, la menaçant de diffuser sur les réseaux sociaux la vidéo tournée dans le garage. Elle décide d’y aller avec une amie mais se retrouve rapidement seule avec le jeune homme dans une cave. Il la touche avant qu’un second débarque. Piégée, l’adolescente ne peut s’échapper. Une quinzaine de jeunes arrivent à leur tour. Certains participent au viol, d’autres assistent à la scène, installés dans des canapés, tout en insultant la victime. L’horreur de la ’’tournante’’ va durer deux heures. L’adolescente porte plainte le 27 février. Elle décrit des pénétrations anales répétées par plusieurs agresseurs dans différentes pièces du soussol. Les violeurs présumés sont facilement identifiés, notamment grâce à des prélèvements Adn et les vidéos tournées. Des images que la cour d’assises avait prévu de visionner aujourd’hui, mercredi 11 octobre. *le prénom a été modifié