Le collège à l’heure européenne
L’Europe au secours du décrochage scolaire. Sous l’égide de l’inspection académique, le collège du Carré Sainte-Honorine (un quartier mixte, réputé sensible) se lance dans le projet Erasmus plus, avec des établissements de quatre autres pays européens (Bulgarie, Lituanie, Grèce et Espagne). Durant deux ans, ce projet, axé autour de la thématique du décrochage sco- laire, sera porté par un groupe d’élèves-ambassadeurs, pour infuser dans tout le collège. L’inauguration du programme, dénommé Trees (arbres, en anglais) vendredi 6 octobre, a d’ailleurs été l’occasion pour les élèves de représenter dans la cour, au milieu des drapeaux de chaque pays participant, un arbre, symbole du projet et « d’une école qui aide à grandir ».
Nouvelles cultures
Grâce aux débats entre les élèves à travers eTwinning (la plateforme Internet de la communauté des établissements scolaires d’Europe), aux échanges scolaires (les élèves iront en Lituanie du 10 au 16 décembre, puis en Bulgarie en avril 2018), Trees vise à faire se croiser les expériences. « Le but est de s’ouvrir à de nouvelles cultures », explique Benjamin, porte-parole des ambassadeurs, qui se réjouit que le groupe « soit réellement mixte, en termes de niveau et d’âge. Ce n’est pas en ne prenant que des bons élèves qu’on va lutter contre le décrochage scolaire ».
« Le décrochage scolaire touche beaucoup d’élèves en France et en Europe », abonde Manon. « C’est important que nous, adolescents qui n’avons pas le même point de vue que les adultes, puissions en débattre. Et en plus, cela nous fera travailler l’anglais, qui nous sera très utile dans notre vie et cadre professionnel ». « C’est bien d’être en contact avec des élèves étrangers », se réjouit Rafiq, élève de 3e.
« Trees, c’est le symbole de l’ouverture internationale », se félicite la principale du collège, Nadine Vétaux. « L’objectif, c’est la réussite des élèves, la construction des citoyens de demain, à l’heure où certains voudraient privilégier le repli sur soi. » L’inspecteur académique, Hervé Cosnard, salue un programme qui représente « une vraie richesse. Il y a l’aspect linguistique et celui de l’altérité, aller vers l’autre ».
« Ce projet incarne de belles valeurs quant au vivreensemble », estime Florence Portelli. Pour la maire (Lr) de Taverny, l’échange européen s’incarne également par la pratique musicale, avec le conservatoire municipal qui est allé jouer en Italie, à Prato, au printemps dernier. Il ira prochainement à Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol. « Il y a beaucoup d’outils pour lutter contre le décrochage scolaire. Les parents ont leur rôle à jouer, mais la Ville prend sa part à travers le conseil des droits et devoirs des familles, qui ne s’occupe pas que de délinquance, mais noue aussi des partenariats avec le collège. Lorsqu’un élève est exclu, pour qu’il ne se retrouve pas dehors, nous lui faisons faire des travaux d’intérêt général. Ça peut lui faire du bien et lui remettre le pied à l’étrier ».