La Gazette Val d'Oise

Casserolad­e chez la députée

- Daniel CHOLLET

Après celle de Saint-Ouenl’Aumône, chez le sénateurma­ire macroniste Alain Richard, la casserolad­e des Insoumis s’est invitée devant la permanence de Cécile Rilhac, députée (Lrem), lundi 9 octobre, à côté du carrefour de la Patte d’Oie. Il y a moins de monde en semaine, mais ce jour a été choisi « car on voulait que la députée soit là et nous reçoive. Par ailleurs aujourd’hui, c’est le 50e anniversai­re de la mort du Che ! », lance Sébastien Davignon, militant (Fi), qui était candidat aux Législativ­es, en juin dernier, face à Cécile Rilhac.

Les Insoumis ont vu d’autres symboles à leur action : « nous sommes au 55, boulevard du Havre et à côté des Cheminées Philippe… » Référence au Havre, la ville du Premier ministre Édouard Philippe.

Ce lundi, treize insoumis ont tapé dans leurs casseroles pour se faire entendre. Dans leur collimateu­r, les ordonnance­s réformant le Code du travail et la politique gouverneme­ntale en général. « On est là pour montrer aux députés En marche qu’on ne laissera pas faire les choses sans rien dire », lance Maryline Lavabre, suppléante de Davignon aux Législativ­es. « Ils sont dans notre ligne de mire », abonde Cathy Pinheiro, militante (Fi) de Montlignon.

« On montre qu’on est vigilants et que le résultat des élections n’est pas un blanc-seing », poursuit Sébastien Davignon. « Ce message, on compte le porter devant les permanence­s des huit députés Lrem du départemen­t (Ndlr, en réalité, neuf). Pour l’instant, c’est la seule permanence ouverte ».

C’est Jean-Luc Mélenchon qui avait demandé à ses troupes, après la manifestat­ion du 23 septembre, d’organiser des casserolad­es pour protester contre la réforme du Code du travail. Une forme de protestati­on utilisée dans les années 1830 par les opposants au régime de LouisPhili­ppe, puis reprise dans les années 70 en Amérique latine.

« On veut parler à Cécile Rilhac, que nous connaisson­s bien, de la suppressio­n des contrats aidés, de la baisse des Apl ou encore savoir si elle est d’accord avec le choix du maire de Montigny d’expulser l’union locale Cgt », glisse Jean-Claude Debuly, militant Fi de Montigny-lès-Cormeilles. Karim Boulkhoubz, attaché parlementa­ire de Cécile Rilhac, est venu à leur rencontre. « Vous reprochez au président de la République de tenir le programme pour lequel il a été élu », a lancé l’assistant, avant d’être rejoint par la députée, qui a fait monter plusieurs militants à sa permanence pour s’entretenir plus d’une heure avec eux.

Ambiance « sereine »

Sans surprise, la parlementa­ire a défendu les principaux points de la politique du président Macron. Le sujet de la Cgt n’est pas venu dans la discussion. Mais les opposants se sont trouvés des points de convergenc­e ! « Elle a reconnu que la baisse des Apl était une connerie, mais que ça n’a pas pu être remis en question, car instauré par le précédent gouverneme­nt. Elle nous a dit qu’elle avait aussi voté un amendement sur le verrou de Bercy avec les députés Fi », reconnaît Jean-Claude Debuly, qui parle d’ambiance « sereine ». Sébastien Davignon, lui, salue le fait que la députée ait cosigné une propositio­n de loi portant sur la fin de vie dans la dignité. « Ça c’est bien », dit-il.

Pas de quoi non plus être totalement convaincus… « On est contents de lui avoir parlé. On suivra ses votes et on lui amènera la prochaine fois le programme de l’Avenir en commun. Je crois qu’elle le connaît mal », sourit JeanClaude Debuly.

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La députée Cécile Rilhac et son attaché parlementa­ire Karim Boulkhoubz sont venus discuter avec les manifestan­ts.
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Une poignée de militants insoumis de la 3e circonscri­ption se sont fait entendre devant la permanence de la députée.

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