La pétition du comité Jean-Vilar atteint les 5 200 signatures
« Cette pétition a atteint une ampleur exceptionnelle », déclare le comité Jean-Vilar, qui a réussi à glaner 5 200 signatures sur sa pétition « pour sauver la salle des fêtes Jean-Vilar et le site de l’île Héloïse ». Pour ses membres, c’est déjà une victoire, même s’ils ne veulent pas « se faire d’illusion ».
Le projet Héloïse qu’ils combattent, dévoilé en conseil municipal en décembre 2016, comprend un ensemble immobilier de 40 000 m2 avec multiplexe, salle de spectacle, commerces, restaurants et logements, porté par le groupe Fiminco, avec qui la Ville a signé une promesse de vente du terrain.
Les platanes de Claude Monet
Selon le comité Jean-Vilar, les Argenteuillais sont très attachés à cette salle Jean-Vilar, construite en 1970 et entourée des platanes qui étaient déjà là du temps de Claude Monet, le peintre impressionniste qui vécut à Argenteuil et immortalisa ce site.
Leur pétition a été paraphée par « des habitants récents et anciens, des citoyens de toutes tendances politiques, de tous les âges, de tous les milieux sociaux ».
« On sent qu’on a touché quelque chose au coeur des gens », lance Frédéric LefebvreNaré, conseiller d’opposition centriste.« C’est une concentration urbanistique sur un espace vert ! », dénonce MarieJosé Cayzac, élue d’opposition Dvg. « Nous n’avons pas du tout été consultés ! », s’insurge le réalisateur Luc Decaster. « Si le maire organise une réunion publique après la délivrance du permis de construire, ça s’appelle de la communication et non plus de la concertation », ajoute Frédéric Lefebvre-Naré. « Ce qui nous inquiète aussi, c’est la survie du marché Héloïse », indique Dominique Mariette, militant Lutte Ouvrière. Alors que le comité Jean-Vilar annonce des recours contre le futur permis de construire, il mise aussi sur une incompatibilité du projet avec les contraintes de ce terrain en face de la Seine. « On peut craindre une démolition de Jean-Vilar et que ce terrain reste une friche, comme Henri-Barbusse, avec Pathé », s’inquiète Dominique Mariette.
« On continue d’avancer »
« Ce projet n’est pas de même nature ! Pathé et Gaumont fusionnaient et le projet de multiplexe ne s’est pas fait », réagit le premier adjoint au maire (Lr) Xavier Péricat. « Il n’y aura pas de démolition de Jean-Vilar tant que toutes les autorisations n’auront pas été obtenues ». L’élu dit être « confiant, d’autant plus qu’en dépit des bâtons qu’on nous met dans les roues, les autorisations commerciales sont obtenues les unes après les autres, ce qui montre bien que c’est un bon projet. Les membres du comité Jean-Vilar ont une vision d’arrière-garde par rapport aux besoins, en terme de qualité technique et sonore qu’on doit trouver dans une salle de spectacle, d’une commune de 108 000 habitants. La Ville n’a pas les moyens financiers de rénover Jean-Vilar. On continue d’avancer sur ce projet ». Le nombre de signatures n’impressionne pas l’élu. « Si on dit aux gens qu’on détruit une salle des fêtes sans préciser qu’on construit une nouvelle salle provisoire (au Val Nord, face à la halle des sports, Ndlr), on joue sur les inquiétudes et les peurs ».
« On nous prend pour des gogos ! », s’insurge Marie-José Cayzac. « Veut-on nous faire croire que la Ville investit 2 millions d’euros dans une structure provisoire ? Ce sera la nouvelle salle pour les associations, point barre. Et la nouvelle salle de spectacle servira aux spectacles et non plus aux associations ».
« On nous prend pour des gogos »
« Pas du tout, insiste Xavier Péricat, la configuration de la nouvelle salle sera tout à fait adaptée aux événements du type salon du modélisme. Je l’ai reprécisé récemment aux organisateurs. »
Alors que le permis de construire est toujours à l’instruction, le comité Jean-Vilar reste mobilisé. Le 23 novembre à 19h30, c’est sous les fenêtres du Figuier blanc qu’il manifestera à l’occasion de la réunion publique du conseil économique d’Argenteuil.