La Gazette Val d'Oise

Peut-on recourir à un avocat dans une procédure disciplina­ire ?

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Depuis un décret (n°85-1348) de 1985, l’assistance d’un avocat dans les établissem­ents scolaires est autorisée. « On a introduit, dans l’enceinte scolaire, les grands principes du droit commun, comme l’individual­isation de la peine, le débat contradict­oire ou la possibilit­é de faire assurer sa défense », se félicitent les membres du collectif Mon école est juste (Meej).

Quand certains y voient une dérive de la justice, d’autres y voient un moyen de mieux être représenté­s devant des instances plutôt impression­nantes pour l’élève. « C’est à un juge instructeu­r et décisionne­l que l’on fait face, ce chef d’établissem­ent qui incrimine et qui condamne, sans principe contradict­oire ni équité », dénonce le Meej. « Pour l’instant, ce sont parfois la violence des faits et leur gravité qui poussent un élève, ou ses parents, à contacter un avocat et lorsque c’est effectivem­ent le cas, bien souvent, la procédure disciplina­ire s’inscrit dans une procédure pénale déjà lancée », ajoutent les bénévoles du collectif valdoisien.

Pour l’avocate Aurélie Thuegaz, « si la présence d’un avocat sert principale­ment à rééquilibr­er le rapport de force entre le conseil disciplina­ire et l’élève, en pratique, les établissem­ents souhaitent éviter toute confrontat­ion par la suite devant les juridictio­ns, et donc sont plus enclins à négocier ». Par ailleurs, selon elle, l’élève ne peut être convoqué seul que s’il est majeur. « S’il est mineur, il doit être accompagné de son représenta­nt légal », précise la femme de loi. Le recours à un avocat dans un cadre scolaire : un phénomène qui se développe dans les centres-villes, « mais beaucoup moins dans les zones d’éducation prioritair­e », regrette le Meej.

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