La Gazette Val d'Oise

Le Premier ministre au chevet de l’hôpital

- Daniel CHOLLET

« Refonder notre système de santé. » Le Premier ministre s’est rendu, mardi 13 février, au côté d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarité­s et de la Santé, à l’hôpital Simone-Veil d’Eaubonne, où un comité d’accueil de la Cgt les attendait à l’entrée. « Nous sommes là pour dire la souffrance du personnel hospitalie­r, explique Sébastien Davignon, infirmier à l’hôpital d’Argenteuil. On travaille à flux tendus. » Julien Bonnouvrie­r, hospitalie­r à Eaubonne, ne dit pas autre chose : « Il manque du personnel dans tous les services. Il faudrait 300 à 400 infirmier(e)s de plus à Eaubonne. ».

« Réparer les vivants »

Dans ce contexte social, Édouard Philippe entend engager une « transforma­tion en profondeur ». Pour « réparer » le système de santé, Édouard Philippe a utilisé la métaphore, avec « Réparer les vivants », magnifique film tiré d’un roman de Maylis de Kerangal (« un Havrais », a rappelé l’ancien maire du Havre). La santé, avec 200 millions d’euros, reste le « premier budget public ». Le Premier ministre a rappelé qu’il y a vingt ans, « on parlait du trou de la Sécu, qui était aussi célèbre que celui de la couche d’ozone. Les efforts ont donné des résultats. La Sécurité sociale sera à l’équilibre en 2020 ». Le chef du gouverneme­nt ne veut pas d’une « énième réforme », mais d’une réforme « méthodique et globale ». Il se donne trois mois pour rassembler autour d’une même table profession­nels et représenta­nts des usagers, pour « bâtir quelque chose de durable ».

Ciblant plusieurs « faiblesses », comme le manque d’investisse­ment dans la prévention et la difficulté d’accès aux soins, Édouard Philippe propose « un sens et une boussole » avec « cinq grands chantiers ». Le premier portera sur la qualité des soins. Les propositio­ns sont attendues pour l’été 2018. « Je souhaite que la satisfacti­on des patients soit régulièrem­ent mesurée », a expliqué le chef du gouverneme­nt, qui a aussi évoqué la question du financemen­t de l’acte médical. Une « taskforce » sera mise en place à ce sujet. « Pas question de supprimer la tarificati­on à l’acte », a-t-il précisé.

Il a également évoqué le numérique. « Il est temps d’adopter un plan d’accessibil­ité en ligne de l’ensemble des données médicales. C’est compliqué, mais pas impossible. » Il compte y arriver pour 2022.

Données médicales

Enfin, le Premier ministre veut mettre en place un « service sanitaire » pour chaque étudiant en santé, qui devra exercer une « mission de prévention dans les écoles et les collèges ». Il souhaite enfin « corriger les dysfonctio­nnements » qui conduisent à l’échec des étudiants en médecine, parlant à ce propos de « gâchis ». Il propose une réflexion « sans tabou » autour du numerus clausus.

Édouard Philippe a enfin évoqué la question de l’organisati­on territoria­le des soins. Comme en écho aux propos de Michèle Berthy, maire de Montmorenc­y, qui assure en ce moment (en alternance avec le maire d’Eaubonne, Grégoire Dublineau) la présidence du conseil de surveillan­ce de l’hôpital. Celle-ci avait évoqué la fusion entre les hôpitaux de Montmorenc­y et Eaubonne. « Il faut tisser des liens entre les soins de ville et l’hôpital » a insisté le chef du gouverneme­nt. Avant de conclure : « le temps des rafistolag­es est révolu ».

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Édouard Philippe et Agnès Buzyn, avec des personnels hospitalie­rs à l’hôpital d’Eaubonne, mardi 13 février.

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