1million d’euros d’amende pour la Ville
Lors du débat d’orientations budgétaires (Dob) du 8 février, opposition et majorité se sont longuement affrontées sur la question du logement social.
Rappel : le 19 décembre, constatant le non-respect des obligations de la commune en terme de logements sociaux (7,11 % au lieu des 25 % exigés par la loi Sru), le préfet du Vald’Oise a prononcé la carence. Outre le retrait de son droit de préemption, la Ville a vu son amende gonfler de 300 %, soit une note de près d’1 million d’euros répartie sur les trois prochaines années. Une douloureuse qui va peser lourd sur les finances communales. « Cette majoration est une grande injustice pour une commune comme la nôtre, s’indigne Isabelle Mézières, la maire (Se) d’Auvers-sur-Oise. Nous sommes d’accord pour la cohésion sociale, mais pas dans ces conditions. Il y aura un recours contre la décision du préfet. »
Pour Florence Dufour, la première adjointe déléguée aux finances, l’absence de programmes immobiliers s’explique notamment par la configuration d’Auvers, le prix du foncier… et l’intransigeance de certains services de l’État. « Nous avons l’Oise, des carrières et la vigilance constante de l’architecte des Bâtiments de France (Abf), souligne l’élue. Nos bailleurs sociaux sont en difficulté à cause de l’Abf qui refuse les permis de construire depuis 2006. Cela dit, il a raison et il nous aide à protéger notre village. »
Dossier bouclé
Accusé par Isabelle Mézières d’avoir réalisé seulement « 188 logements en vingt-cinq ans de mandat », Jean-Pierre Béquet, conseiller municipal (Ps) et maire (de 1989 à 2014), pointe la responsabilité de la municipalité actuelle. « Ce ne sont pas le préfet ou l’Abf les responsables, c’est vous et votre aveuglement, alors que nous ne cessons de vous alerter depuis trois ans, s’étrangle le chef de file de l’opposition. La responsabilité est portée par la seule municipalité qui a décidé de bloquer tous les projets de construction de logements. » Et l’ex-maire d’évoquer celui de l’écoquartier aux Perruchets, un dossier bouclé sous sa mandature « et qui ne demandait qu’à démarrer ». Sur cette zone, la municipalité actuelle a déjà prévu la construction d’une résidence pour seniors.