La Gazette Val d'Oise

L’école Eda fermée administra­tivement, les parents d’élèves sans solution

L’établissem­ent scolaire hors contrat Eda est visé par une fermeture administra­tive, qui prend effet le jour de la rentrée des vacances. Les parents sont démunis.

- • Raphaël DELAVEAUX

Une décision a effet immédiat. Les parents d’élèves et la direction de l’école Eda (Éveil, découverte et apprentiss­age), un établissem­ent scolaire hors contrat, ont appris au début des vacances de Pâques, la décision de fermeture administra­tive de l’école. Celle-ci fût ordonnée par la préfecture du Val-d’Oise, « pour des manquement­s, tant sur le plan éducatif que sur le plan administra­tif. Tous dénoncent une situation difficile et ne comprennen­t pas le timing de cette fermeture.

Une déscolaris­ation forcée

»Je dois déscolaris­er tous les enfants en cours d’année. On ne tient pas compte de leurs besoins de stabilité« , explique Corinne Lancelin, directrice de l’école Eda, qui se retrouve également contrainte de »mettre des collègues à la rue, qui n’ont plus de travail depuis lundi« .

Corinne Lancelin se dit »déjà condamnée« concernant la fin d’année scolaire. C’est le point qui met le plus en rogne celle qui enseigne l’espagnol depuis 1998 dans des établissem­ents en contrat avec l’Éducation nationale (En). »On me reproche de faire de la garderie« , souligne-t-elle.

On reproché à la directrice un socle commun d’apprentiss­age pas enseigné et des locaux non adaptés à la sécurité des enfants. Deux reproches »injustifié­s« selon la directrice et les parents d’élèves. Mais surtout, tous déplorent cette déscolaris­ation forcée au mois d’avril. »Il n’y a aucune bienveilla­nce là-dedans« , glisse cette dernière.

Inspiratio­n Montessori

Eda, c’est une école »d’inspiratio­n Montessori« . »Ce n’est pas la méthode idéale mais certains points sont intéressan­ts« , précise Corinne Lancelin. Le point fort de cette école, pour l’ensemble des acteurs, ce sont les petits effectifs. Pour preuve : seuls 24 enfants sont scolarisés dans cet établissem­ent.

»Tous les parents, soit une cinquantai­ne de personnes, ont témoigné que l’instructio­n correspond à ce que demande l’En. Ils n’ont aucun manque, au contraire, ils sont mieux formés grâce aux petits groupes. Certains sont plus avancés que les enfants de leur âge« , déplore la directrice.

Ce fonctionne­ment constitue »une passerelle« entre les enfants et leur acclimatat­ion aux écoles primaires et maternelle­s, estiment les parents et la fondatrice de l’école. »Il ne s’agit en aucun cas d’une concurrenc­e à l’école républicai­ne« , assure Corinne Lancelin.

L’établissem­ent accueille quatre enfants en situation de handicap, pour certains sévère, et »adapte l’enseigneme­nt à leurs compétence­s« .

Juliette Eskenazi, dont la fille de 3 ans était scolarisée à Eda jusqu’ici, est »dans l’incompréhe­nsion« . Pour elle, »l’ensemble des parents est satisfait de l’enseigneme­nt. Il s’agit d’une alternativ­e pour des enfants qui ne se retrouvaie­nt pas dans d’autres écoles« .

»Les familles viennent chercher à l’Eda un enseigneme­nt, qui, tout en respectant le programme scolaire de l’Éducation nationale, propose un enseigneme­nt adapté aux besoins spécifique­s de chaque enfant« , ajoute-t-elle.

Les parents sans solution

»On aurait pu attendre l’été pour annoncer cette décision« , déplore la représenta­nte des parents d’élèves. En colère, la mère de famille avance qu’il n’y a aucun problème de sécurité et que les écoliers suivent bien le programme. »Ils vont passer de tous petits effectifs à des classes de 30 enfants en plein milieu d’année. Beaucoup d’enfants sont fragiles, cela va être dévastateu­r pour leur stabilité émotionnel­le« .

»Nous soutenons l’école à 100 %« , expliquent les parents d’élèves. Ceux-ci veulent rencontrer les autorités, afin d’expliquer les difficulté­s que les enfants vont rencontrer pour la fin d’année scolaire. »On veut remettre de l’humain dans ce processus« , explique Juliette Eskenazi.

Un recours en référé a été envoyé en urgence vendredi 12 avril au tribunal, afin que la directrice puisse demander la suspension de cette décision. Ce recours a été refusé.

Pour l’instant, l’école Eda reste fermée. 24 enfants se retrouvent contraints de changer d’école, à seulement deux mois de la fin de l’année scolaire.

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Les sièges sont vides depuis la rentrée scolaire à l’école Eda, fermée administra­tivement par l’Éducation nationale. Elle ne peut plus prodiguer l’enseigneme­nt aux 24 élèves qu’elle accueille.
© D.R. nd Les sièges sont vides depuis la rentrée scolaire à l’école Eda, fermée administra­tivement par l’Éducation nationale. Elle ne peut plus prodiguer l’enseigneme­nt aux 24 élèves qu’elle accueille.
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© D.R. Les enfants (2 à 10 ans) doivent trouver une autre école pour la fin d’année scolaire.

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