L’école Eda fermée administrativement, les parents d’élèves sans solution
L’établissement scolaire hors contrat Eda est visé par une fermeture administrative, qui prend effet le jour de la rentrée des vacances. Les parents sont démunis.
Une décision a effet immédiat. Les parents d’élèves et la direction de l’école Eda (Éveil, découverte et apprentissage), un établissement scolaire hors contrat, ont appris au début des vacances de Pâques, la décision de fermeture administrative de l’école. Celle-ci fût ordonnée par la préfecture du Val-d’Oise, « pour des manquements, tant sur le plan éducatif que sur le plan administratif. Tous dénoncent une situation difficile et ne comprennent pas le timing de cette fermeture.
Une déscolarisation forcée
»Je dois déscolariser tous les enfants en cours d’année. On ne tient pas compte de leurs besoins de stabilité« , explique Corinne Lancelin, directrice de l’école Eda, qui se retrouve également contrainte de »mettre des collègues à la rue, qui n’ont plus de travail depuis lundi« .
Corinne Lancelin se dit »déjà condamnée« concernant la fin d’année scolaire. C’est le point qui met le plus en rogne celle qui enseigne l’espagnol depuis 1998 dans des établissements en contrat avec l’Éducation nationale (En). »On me reproche de faire de la garderie« , souligne-t-elle.
On reproché à la directrice un socle commun d’apprentissage pas enseigné et des locaux non adaptés à la sécurité des enfants. Deux reproches »injustifiés« selon la directrice et les parents d’élèves. Mais surtout, tous déplorent cette déscolarisation forcée au mois d’avril. »Il n’y a aucune bienveillance là-dedans« , glisse cette dernière.
Inspiration Montessori
Eda, c’est une école »d’inspiration Montessori« . »Ce n’est pas la méthode idéale mais certains points sont intéressants« , précise Corinne Lancelin. Le point fort de cette école, pour l’ensemble des acteurs, ce sont les petits effectifs. Pour preuve : seuls 24 enfants sont scolarisés dans cet établissement.
»Tous les parents, soit une cinquantaine de personnes, ont témoigné que l’instruction correspond à ce que demande l’En. Ils n’ont aucun manque, au contraire, ils sont mieux formés grâce aux petits groupes. Certains sont plus avancés que les enfants de leur âge« , déplore la directrice.
Ce fonctionnement constitue »une passerelle« entre les enfants et leur acclimatation aux écoles primaires et maternelles, estiment les parents et la fondatrice de l’école. »Il ne s’agit en aucun cas d’une concurrence à l’école républicaine« , assure Corinne Lancelin.
L’établissement accueille quatre enfants en situation de handicap, pour certains sévère, et »adapte l’enseignement à leurs compétences« .
Juliette Eskenazi, dont la fille de 3 ans était scolarisée à Eda jusqu’ici, est »dans l’incompréhension« . Pour elle, »l’ensemble des parents est satisfait de l’enseignement. Il s’agit d’une alternative pour des enfants qui ne se retrouvaient pas dans d’autres écoles« .
»Les familles viennent chercher à l’Eda un enseignement, qui, tout en respectant le programme scolaire de l’Éducation nationale, propose un enseignement adapté aux besoins spécifiques de chaque enfant« , ajoute-t-elle.
Les parents sans solution
»On aurait pu attendre l’été pour annoncer cette décision« , déplore la représentante des parents d’élèves. En colère, la mère de famille avance qu’il n’y a aucun problème de sécurité et que les écoliers suivent bien le programme. »Ils vont passer de tous petits effectifs à des classes de 30 enfants en plein milieu d’année. Beaucoup d’enfants sont fragiles, cela va être dévastateur pour leur stabilité émotionnelle« .
»Nous soutenons l’école à 100 %« , expliquent les parents d’élèves. Ceux-ci veulent rencontrer les autorités, afin d’expliquer les difficultés que les enfants vont rencontrer pour la fin d’année scolaire. »On veut remettre de l’humain dans ce processus« , explique Juliette Eskenazi.
Un recours en référé a été envoyé en urgence vendredi 12 avril au tribunal, afin que la directrice puisse demander la suspension de cette décision. Ce recours a été refusé.
Pour l’instant, l’école Eda reste fermée. 24 enfants se retrouvent contraints de changer d’école, à seulement deux mois de la fin de l’année scolaire.