La Marne (édition Marne-la-Vallée)

Le Parc Saint-Jean prend forme

- F.M.

Le nouveau quartier devient concret. Des aires de jeux, de pique-nique, des jardins familiaux et des bassins sont prévus. Les noms des rues ont été choisis.

Les élus du conseil municipal ont choisi les noms de rues du futur Parc Saint-Jean qui sera créé à la place de l’ancien hôpital.

Ils auront tous un point commun : être en rapport avec la médecine et/ou avec l’ancien hôpital. « Nous voulions un quartier thématique », a expliqué Monique Camaj, adjointe en charge de l’urbanisme. Les élus ont émis le souhait de rendre hommage à des femmes en relation avec la médecine ou avec l’ancien hôpital Saint-Jean de Lagny-sur-Marne. « On a cherché dans ce sens, ce n’est pas forcément évident. » Finalement, quelques hommes feront leur entrée dans le quartier.

Les habitants du quartier logeront rue Simone Veil, rue du Professeur Christian Cabrol, allée Marcel Remond, rue du Docteur Nicole Mangin et allée Denis Fournier.

L’élue en charge de l’urbanisme a justifié ces choix. « Le plus du professeur Christian Cabrol c’est qu’il a fait ses études à Saint-Laurent [groupe scolaire privé de Lagny-sur-Marne]. »

Le Docteur Nicole Manguin sera également honoré avec une rue à son nom. « Quand la guerre de 14 a commencé, elle s’est portée volontaire pour être médecin sur le front. » Sur sa demande, elle a juste inscrit : Docteur GirardMang­uin. « Quand elle est arrivée sur le front, évidemment, tout le monde a été surpris de voir une femme puisque personne n’avait osé imaginer que le docteur pouvait être une femme. » Monique Camaj a ensuite insisté sur un point : « Elle est morte dans un oubli total. On pense qu’elle s’est vraisembla­blement suicidée en 1919. Elle n’a jamais été reconnue comme médecin. »

La mairie a également souhaité attribuer une rue au nom de Denis Fournier. Il n’est pas étranger aux habitants puisqu’il avait exercé dans l’ancien hôpital et un des bâtiments avait été baptisé à son nom. « C’était un grand médecin de l’hôpital. » Marie Saillier (LEAD), élue minoritair­e, s’est étonnée de cette décision. « Est-ce le souhait de garder un lien avec l’ancien hôpital ou bien est-ce le souhait de ne pas mettre en avant une féministe telle que Hubertine Auclert ? [nom proposé lors de la commission urbanisme] » Le maire lui a répliqué : « On n’a jamais voulu tirer un trait sur l’activité qu’il y a eu sur ce site de l’hôpital. Je ne connais pas cette dame. Cela n’a pas vraiment de rapport avec Saint-Jean. »

Un maire sous Pétain

Si tous les noms ont remporté l’approbatio­n presque unanime des élus, celui de Marcel Remond n’a pas reçu le même accueil. L’ancien maire de Lagnysur-Marne pendant la seconde guerre mondiale est né dans la commune et est décédé chez lui, rue Victor-Hugo. Une de ses proches y réside toujours. Jacques-Edouard Grée (LEAD), élu d’opposition, a rappelé qu’il avait été maire sous le Régime de Vichy, pendant l’occupation. « Un homme courageux mais il n’a pas fait l’unanimité. Il a été arrêté le soir de la Libération de Lagny. Certes, il a été relâché le lendemain. » Par ailleurs, selon le conseiller municipal d’opposition, Marcel Remond avait émis le souhait qu’aucun hommage ne lui soit rendu à son décès en 1957 : ni de discours à son enterremen­t, ni d’articles dans la presse. Le maire, Jean-Paul Michel, a assuré que les ayants droit, eux-mêmes, avaient fait la demande. Finalement, Jacques-Edouard Grée a préféré s’abstenir lors du vote.

Des médecins célèbres et inconnus

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Une rue portera le nom de Simone Veil.

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