La Marne (édition Marne-la-Vallée)

La Ville préfère réhabilite­r ses logements sociaux

À Chelles, les logements sociaux représente­nt 22 % des habitation­s de la ville. Un niveau inférieur aux 25 % légalement imposés. Pour l’heure, la Ville n’est pas pénalisée et assume son choix de rénover les logements existants.

- Margaux Desdet

À Chelles, 22 % des habitation­s sont des logements sociaux, alors que la loi impose un niveau minimum de 25 %. Les communes de cettte dimension qui disposent de moins de 25 % de logements sociaux sont normalemen­t soumises à un prélèvemen­t sur leurs ressources. Cependant, l’Etat ne sanctionne pas la Ville, pour qui la constructi­on immobilièr­e n’est en ce moment pas la priorité. Très proche du seuil, Chelles touche une dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU) qui bénéficie aux villes dont les ressources ne permettent pas de couvrir l’ampleur des charges auxquelles elles sont confrontée­s.

La ville de Chelles compte actuelleme­nt près de 23 000 logements, dont environ 5 000 logements sociaux. « Je ne veux pas commencer à en construire d’autres, si ceux qui étaient déjà construits ne sont pas habitables. Il y a des logements vacants car inhabitabl­es : certaines personnes ne voulaient plus vivre dans des tours en mauvais état, voire dans un état de délabremen­t avancé. En tant que maire, je préfère être pragmatiqu­e. On développer­a ensuite la ville progressiv­ement », souligne Brice Rabaste, le maire de Chelles. C’est ainsi que, depuis quelque temps, la priorité est donnée aux travaux de remise en état. La résidence Gay-Lussac en est un exemple : les Chellois ont vu la barre HLM des années 1950 se transforme­r en résidence privée « de luxe », avec une réelle sécurisati­on.

Des petites unités

Près du poste de police municipale dans le quartier des Coudreaux, une dizaine de logements sociaux supplément­aires viennent d’être construits.

« Nous avons fait le choix de construire de petites unités, permettant de construire du logement social de façon modérée, sans concentrer des îlots de pauvreté. Je suis contre l’idée de bâtir des tours de plusieurs centaines de logements », avance Brice Rabaste. Il ajoute : « il faut avoir les moyens d’accueillir les gens dans de bonnes conditions. Je ne suis pas là pour détériorer la vie des Chellois. Or, plus il y a de constructi­ons, plus il y a de population, et plus nos établissem­ents et équipement­s publics sont surchargés. Nous avons expliqué au préfet de Départemen­t que nous avions la volonté de bien faire, que c’était bien d’avoir des objectifs légalement fixés, mais qu’il fallait rester connecté à la réalité. »

Construire sans réfléchir, les problèmes arrivent plus tard

La Ville souhaite donc procéder à petits pas. Selon le maire, « si on construit sans réfléchir, les problèmes arriveront plus tard. Parfois il faut avoir le courage de dire non et prendre le temps d’expliquer ce qu’on fait et ce qu’on ne fait pas. » Brice Rabaste est clair : « Je ne veux pas construire à tout va sans pouvoir offrir une vie correcte aux habitants. Je ne raisonne pas uniquement en nombre de logements sociaux. Ce choix s’inscrit dans une politique globale sur le long terme. »

Priorité à la remise en état

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